Découverte d'un puits de 115m.
Dès le mois d’août nous avions parlé de cette sortie dans la Taupe. Jean-Louis avait motivé les troupes, avec force arguments pour réaliser cette exploration. Mais finalement nous ne sommes que trois à prendre la route en direction des Pyrénées.
Samedi matin, le temps est beau, les conditions sont presque idéales : un suivi journalier de la météo a montré des précipitations limitées dans la semaine. En montant dans les alpages, Jean-Louis, Fabrice et moi faisons le point sur le matériel que nous avons dans nos sacs. Chacun se demande s’il n’a pas oublié quelque chose d’important qui pourrait compromettre la sortie. « J’ai pas oublié ma sous-combin ? » « J’ai bien pris le phare ? » « Est-ce qu’on a des petites cuillères ? » « T’as bien pris la trousse à spits ? ». Finalement Fabrice n’a pas son baudrier de torse, une sangle fera l’affaire et la petite cuillère, puisqu’il n’y en a apparemment qu’une seule, a disparu dans le fatras du matériel. Qu’importe, la motivation est là et nous pénétrons dans la Taupe, concentrés et avides d’en découdre. Nous n’allons pas être déçus…
La première partie de la cavité est étonnamment sèche, nous enchaînons les puits. Il n’y a guère que le petit filet d’eau habituel qui traverse la galerie des Oubliettes. Arrive le premier obstacle sérieux à -280 : le redoutable Popoc. Tout ce qui dépasse de mon baudrier se retrouve dans mon kit, je progresse dans le méandre étroit, le torse contraint entre les deux parois. Fabrice qui a deux kits à gérer, un devant et un derrière, et ne peut tourner ni les pieds, ni le corps, ni la tête, a plus de difficultés mais s’en sort sans faiblir. Les deux ressauts qui suivent, équipés de cordes à nœuds, se passent sans encombre. Nous nous retrouvons dans la pénible série d’étroitures montantes et descendantes où il faut prendre son temps pour chercher les passages qui permettent de déboucher enfin dans le puits des Coquillages. Fabrice et moi commençons la topo à partir de la tête du P120. Nous descendons tranquillement de 30m et accédons à une lucarne par une vire installée par Jean-Louis lors des sorties précédentes. Elle donne dans un court méandre glaiseux qui descend par paliers.
Le nouveau grand puits s’ouvre devant nous.
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Spéléo en Ardèche, juillet 2005

Cette année le pont du 14 juillet est l'occasion d'une virée en Ardèche du côté de Vallon Pont d'Arc avec dix membres du club. Nous avons réussi à trouver peu de temps auparavant un camping, simple et pas cher, qui nous permettra de passer quelques bons moments dans des mobil homes. Plusieurs classiques sont au menu car ce séjour est une première pour une majorité d'entre nous.
Le samedi, nous visitons l'Aven de Noël qui est une très jolie cavité concrétionnée avec tout de même un P90 d’entrée. Elle a bénéficié d'un balisage empêchant une bonne partie des dégradations. Nous profitons ainsi de superbes galeries entièrement blanches du sol au plafond sans détérioration des visiteurs précédents.Cette cavité est aussi connue pour son squelette de chauve-souris calcifié mais après deux heures de recherches infructueuses, il faut se rendre à l'évidence que ce ne sera pas pour cette fois.
Dimanche le groupe se scinde en deux : une partie part faire de la première dans une grotte tenue secrète avec des spéléos de la région pendant que l'autre partie visite l'Aven des Pèbres. Cette petite grotte est relativement facile à équiper. Son intérêt réside dans son immense salle avec ses orgues et ses colonnes. Nous profitons de cette courte visite pour aller ensuite piquer une tête dans l'Ardèche. Il fait 27°C même après 22h alors pourquoi se priver...
Nous nous retrouvons ensuite le soir chez les beaux-parents d'Olivier, producteurs de champagne, pour une soirée mémorable à base de fines bulles, de grillades et de côte de bœuf.
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Traversée de la rivière de Saint-Christophe
La rivière de Saint-Christophe est une classique traversée d’initiation que nous visitons régulièrement.
Traditionnellement nous passons par le puits d’entrée d’une vingtaine de mètres qui permet d’accéder directement à l’amont de la rivière. Il suffit ensuite de laisser les baudriers au pied du puits car la progression au fond du lit du cours d’eau ne nécessite pas d’équipement. Cette habitude a un fondement car après 1600 m de marche et de ramping, la sortie de la cavité se fait après le passage d’une voûte mouillante d’une vingtaine de mètres de longueur qui laisse peu de place entre le plafond et la surface de l’eau. Ce qui oblige à s’immerger presque complètement, et peut bien-sûr, sans combinaison néoprène, refroidir et impressionner les débutants. La sortie étant proche, en général tout le monde se baigne, part se sécher et se réchauffer rapidement, après avoir eu la surprise de déboucher dans le lavoir en bas du village. On se doute que faire le trajet en sens inverse pourrait rebuter ceux qui manquent de témérité.
Mais pour cette fois, Pierre étant en charge des trois petits nouveaux, j’ai décidé unilatéralement de briser le tabou des traditions et de commencer la balade en passant par le lavoir. Jean-Louis étant aussi rebelle que moi a choisi de m’accompagner et même d’emmener sa fille Manon. Ceci constituera aussi un test pour la sortie programmée en juillet avec les jeunes de l’IME.
Dès notre arrivée, la vérification du niveau d’eau au sortir de l’émergence nous rassure : il a plu la veille mais la rivière est presque à l’étiage et ne montre aucune turbidité. Par curiosité, j’ai prévu de faire quelques observations dans les laisses situées à une centaine de mètres de l’entrée, ayant déjà vu en hiver des anguilles remonter jusqu’à presque un kilomètre de l’entrée. Avec le réveil de la nature y aurait-il encore des bestioles en visite souterraine ? Malheureusement j’apprends qu’un groupe de spéléos doit faire la traversée le matin. Leur passage va soulever la fine couche de limon présente au fond du lit et troubler l’eau. Vers midi nous les voyons jaillir de la voûte mouillante. Romain du CDS79 les accompagne et nous explique qu’il a fait une opération de dragage du fond au printemps pour faciliter le passage à l’entrée.
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Spéléo en Haute Saône
La réputation des sorties en Haute-Saône chez la Maman de Pierre a dépassé depuis longtemps le domaine de la spéléologie tant la qualité de l’accueil et le raffinement de la gastronomie locale y sont appréciés. Les candidats retenus sont donc soumis a une sélection sévère ! Thibault, Fabrice et moi sont les heureux élus de cette troisième session. Pierre nous a préparé un programme de choix pour ces trois jours dans la région de son enfance.
Le Samedi 1er Mai, c’est la visite de la Grotte du Neuvon (20km de réseau fossile) au sud de Dijon qui est prévue. Le propriétaire du terrain sur lequel l’entrée artificielle a été creusée pendant près de dix ans nous attend depuis 10 heures du matin alors que nous avions prévu un rendez-vous à 14 heures avec l’un des principaux explorateurs du réseau !
Pendant que nous nous équipons, il nous raconte l’épopée des travaux de désobstruction et la chaude ambiance des soirées de ces dures journées de labeur. En descendant les 80 mètres de puits, nous nous rendons compte de l’ampleur de la tâche. La première partie, succession de petits puits, est taillée comme des marches. Avec ton petit perforateur et tes mèches de 40 cm, Pascal, tu ressembles à un gamin jouant avec sa perceuse en plastique ! Ici tout est taillé avec des mèches de 2,50 m de long et de 4 cm de diamètre.
La configuration des puits rend l’équipement surprenant et inhabituel. Thibault s’y attèle, et vers 15 heures, nous débouchons dans la « cathédrale » après une dernière descente de 20 mètres environ. La dimension de la galerie est comparable à celle que l’on trouve dans le réseau Trombe. Vers quel côté aller ? Pierre sort les 15 feuillets de copies que nous étalons sur le sol pour visualiser notre parcours. Sans boussole, nous partons forcément dans la mauvaise direction vers le terminus 1977, atteint post-siphon avant la percée de la nouvelle entrée. Ces 300m nous donnent cependant un aperçu des magnifiques galeries concrétionnées que nous allons rencontrer.
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RIF 2015 Canyons Corses
Week-end de l’Ascension. Voilà on y est ! Trois cents canyonistes aguerris ou débutants, venant des clubs spéléos (FFS), des clubs alpins (FFCAM), de la montagne (FFME) ou tout simplement non-licenciés, se sont rassemblés en Corse en ce mois de mai pour ce douzième Rassemblement Inter-Fédéral. Et bien sûr l’ambiance est au beau fixe. Vendredi matin : départ pour le canyon de Macini. On commence par une petite heure de promenade pour s’échauffer après avoir bêtement suivi un premier groupe de canyonistes qui était devant nous. On vient (et eux aussi) de prendre le mauvais chemin d’approche. Retour à la voiture : le topo confirme notre erreur. Hop ! On se remet en selle : on grimpe par le bon chemin cette fois, sur le côté du canyon. En montant on aperçoit au soleil les magnifiques cascades du Macini que l’on va bientôt descendre. On entend les cris de joie (ou du trouillomètre à zéro ? ) des groupes qui sont déjà en action. Ca donne envie. Arrivé à l’entrée du canyon, on pique-nique, on enfile les combis bien sèches (grrrr !!!) et c’est parti ! Canyon très sympa, débit juste comme il faut, soleil, cascatelles, et très vite la première grande cascade de 50m ! Qu’elle est belle ! Allez ! Une main-courante, une corde et c’est parti dans cette cascade en "S" qui fouette les pieds et qui nous arrose. A cinq, ça avance bien. On continue, puis on arrive à la cascade de 30m.
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Sortie hivernale février 2015
Il y a des journées particulières, cette fois c’est le séjour qui restera gravé dans notre mémoire.
Ce mercredi 11 février à minuit, en arrivant à Ste-Engrâce, Pascal nous apprend la disparition tragique d’un ami spéléo commun. Un « ami de 30 ans » en spéléo, ce n’est pas comme en politique, c’est comme un frère de terre ! La pudeur nous incite à ne pas citer son nom dans cet article, mais ceux qui le connaissent auront reconnu cet infatigable explorateur du massif des Arbailles avec lequel nous avons remonté la corde de la vie depuis les années 80.
La météo peu favorable aux expéditions longues et profondes nous conduit à revoir nos objectifs à la baisse. Nous avions projeté de poursuivre l’exploration du nouveau puits découvert dans La Taupe, mais la neige et les circonstances nous poussent vers une cavité moins engagée, le GA56. Nous laissons la voiture au Col de Lecharria. Après deux heures et demie de marche d’approche en raquettes, dans un décor extraordinaire et une halte dans la bergerie du Cayolar Héguillore pour un pique-nique, nous arrivons à l’entrée du GA56.
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Balades spéléo à la Pierre Saint-Martin et dans les Arbailles
Le camp de base de cette première sortie de l’année spéléo est localisé sur Ste-Engrâce à La Caserne dans une ancienne ferme de Haute-Soule restaurée par les nouveaux propriétaires. Presque trop confortable pour un gîte spéléo, il nous faut heureusement monter à l’échelle en tenant une corde d’assurance pour aller à l’étage. Sur le plan spéléo, cette période festive n’est jamais vouée à de grosses expéditions souterraines, mais est plutôt un moment privilégié pour faire quelques balades spéléo.
Pour la deuxième fois en quatre ans nous rêvons de retrouver la « Salle perdue » du réseau de La Pierre Saint-Martin, décrite par Jacques Labeyrie dans son livre « Les découvreurs de la PSM ». Munis d’une copie des pages de l’ouvrage décrivant cette découverte effectuée la veille de la mort de Loubens, nous explorons méthodiquement le mur gauche de la salle Elisabeth Casteret à partir du passage Gibraltar.
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Premières automnales
La Taupe Rappelez-vous, mi-septembre, nous avons atteint une lucarne dans le Puits des Coquillages (122m) et terminé l’équipement d’une main-courante d’une dizaine de mètres après une descente de 40 à 50m depuis la tête de puits. Ressortis avec la conviction qu’une suite existe, Thibault et moi avions hâte de poursuivre l’exploration !
Le dimanche 19 octobre 2014, nous descendons à cinq dont trois prim’taupistes (Matthieu, Fabrice et David). La visite jusqu’au Pop’Oc constitue déjà une belle sortie, mais c’est à contre cœur que Fabrice remonte avec David après le casse-croûte pour lui permettre de sortir de bonne heure et de rentrer sur Cambo Les Bains. Thibault, Matthieu et moi poursuivons l’exploration pour découvrir la suite après la « porte des Coquillages ». Le rééquipement de la descente et de la vire est facilité car la dernière fois nous n’avions pas remonté la corde mais l’avions simplement tendue pour qu’elle soit hors crue. Thibault franchit la porte, plante deux spits derrière puis deux autres en paroi opposée et descend un P4 qui conduit à un méandre glaiseux. J’équipe avec difficulté le P10 qui suit car la paroi est pourrie et foule le fond du méandre qui change à nouveau de direction.
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