Pour cette dernière sortie avant un nouveau confinement, direction le Lot avec une troupe composée de spéléologues expérimentés que les nouveaux regardent avec admiration.
Ainsi, Bertrand, Alexis, Adrien, Julien et Océane se sont initiés auprès de leurs mentors dans une première igue du Lot. Après un petit-déjeuner préparé collectivement, l’arrivée se fait sur les coups de onze heures au bord de l’entrée de l’igue de Diane (ou du Drapeau) équipé la veille par Louise, la benjamine de l’équipe. La descente se fait sous l'œil aguerri des cadres.
Suite à une marche d’approche de vingt minutes, nos initiés s’appliquent à franchir une impressionnante “dev”. Après un joli puits d’entrée de 30 mètres, nous passons une pente d’éboulis, un passage bas et de jolis phénomènes à observer. Nous arrivons dans une salle pour manger une salade en compagnie d’une petite chauve-souris discrète. Deux de nos initiés n’ont pas réussi à monter la pente boueuse qui menait à une chatière, leurs bottes de voile leur portant sacrément préjudice. Après cette exploration de 60 mètres de profondeur pour un développement total de 180 mètres, encouragé par l’harmonica de Thibault, nous reprenons le chemin du bercail à dix-sept heures.
Au deuxième jour, le groupe se sépare pour couvrir un plus large territoire. Celui mené par Thibault part en avant pour équiper l’igue de Viazac. Et c’est parti pour une descente de 65 mètres dans un joli trou. Tout le monde passe la vire aérienne avec quelques difficultés palliées par la pédale d’Alexis qu’il vient y installer. Océane galère un moment… un très long moment, réussit enfin à se sortir de la vire, pour se retrouver entortillée dans une corde installée par un autre club. Sauvetage express de Thibault qui vient dépatouiller la demoiselle en détresse. Thibault, Alexis et Philippe iront découvrir quelques secrets de l’igue dont la galerie Martel et le pont de singe à la côte de -100. C’est Philippe qui se colle au déséquipement.
Et pendant ce temps, l’autre groupe s’amuse à Saint-Sol… Nous nous préparons assez vite et grimpons un chemin jusqu’à une entrée grillagée. Thibaut équipe, descend et nous attend en bas. Nous mettons tous pied à terre sur une petite trémie dans une grande salle qui s’élargit en deux réseaux. En amont, après une désescalade délicate et glissante, nous découvrons une énorme concrétion. Après le déjeuner autour d’une table de pierre d’ambiance préhistorique, vers l’aval, nous arrivons dans un superbe musée de sculptures plus ou moins concrétionnées où tout le bestiaire spéléologique est représenté. Nous remontons. Adrien et Bertrand travaillent les enchaînements de techniques avec beaucoup de prudence et d’assiduité, chacun épaulé par un spéléologue plus expérimenté. Julien a déjà gagné de l’assurance et se balade sur cordes, il n’y a pas à dire, les entraînements en falaise, ça aide ! Nous rentrons, en laissant l’équipement en place pour que l’équipe de Thibault puisse en profiter demain.
Après tous ces efforts une raclette nous attend au refuge. Les Toulousains viennent casser la croûte avec nous et partager quelques bouteilles. La soirée se termine sur une fondue au chocolat, de quoi se refaire des forces pour le lendemain.
Cette fois c’est au tour du premier groupe d’aller parcourir l’Igue Saint-Sol. À dix heures il se prépare à rentrer dans l’igue déjà équipée. L'exploration de cette grotte débute par un puits de 66 mètres. La descente se fait facilement. Une activité patinoire sur le sol glaiseux de l’igue met en péril l’équilibre de quelques-uns puis une séance photo nous occupe devant une grosse colonne. Progression ardue jusqu’à la pépite du lieu, vendue la veille comme une “super surprise” par l’autre groupe qui a déjà visité les lieux. Jean-Alain s’occupe de gonfler les pneus du vélo sur lequel Audrey notamment aura la chance de faire un tour avant la sortie.
La remontée se fait sans trop d’entraves même si Thibault n’a pas son harmonica puisque les Thibau(l)ts ont trouvé pertinent d’avoir des mini-kits fort ressemblants. Audrey, Philippe et Jean-Alain qui sont déjà remontés attendent les autres avec des chants de motivation comme la BO de Rocky, le Coach de Soprano ou encore We are the champions. C’est Alexis qui ferme la marche et s’occupe de déséquiper pour la première fois. Pour cette dernière grotte du weekend nous avons atteint la côte de -95 mètres.
Ailleurs ce jour-là, l’autre groupe arrive tranquillement à l’Igue de Gibert 1. Pendant que nous nous préparons et faisons les andouilles (pour changer), Olivier et Louise en équipent l’accès. C’est une petite cavité intéressante par sa large ouverture au fond de laquelle une énorme trémie s’est formée. Nous retrouvons le dernier animal suicidaire (un écureuil) ainsi que des restes indéfinissables d’un animal plus gros. De belles concrétions décorent l’aval de mini-gours, quelques-uns tentent le ramping dans le ruisseau qui s'interrompt rapidement. Nous remontons. Adrien a pris confiance (en lui et dans le matériel) et nous attend rapidement à l’entrée du gouffre. Nous finissons par le rejoindre.
Et ce soir-là pas de raclette, ni de vin chaud ou de barbecue… C’est le nettoyage du matériel qui nous attend. Puis c’est l’heure des au-revoir, fourbus mais ravis de ces nouvelles aventures sportives et humaines.