La covid aura eu raison d’un bon nombre de sorties prévues au planning en ce début d’année mais, fort heureusement, le camp d’été en Ariège a pu se maintenir. Nous ne savons pas si cette atmosphère de confinement a aidé mais nous avons fait carton plein avec pas moins de 17 personnes plus ou moins jeunes, plus ou moins débutantes mais avec la même motivation pour « en bouffer » en spéléo et/ou en canyon.
Il a bien fallu loger tout ce petit monde et, par chance, nous avons trouvé un gîte idéal perché dans la montagne où nous avons pu poser nos quartiers sans trop nous marcher dessus.
Le programme des arrivées et des covoiturages fût complexe mais l’essentiel est que tout le monde soit arrivé à bon port ! Le groupe de canyoneurs composé de Christophe, Jean-Alain, Lindsey et moi a préféré arriver dès le vendredi soir pour éviter les bouchons et profiter d’une journée supplémentaire d’activité. Nous avons donc ouvert le camp et nous avons été rejoints plus tard dans la soirée par Hélène, Thibault et Audrey. Nous partirons tous en canyon le lendemain puisque le matos spéléo était encore en transit dans plusieurs voitures venues de différentes destinations. Quand on vous dit que c’était complexe…
J1 : Argensou intégral
Pour cette première journée nous décidons de commencer tranquillement avec Argensou intégral. Jean-Alain a commencé plus tranquillement que les autres puisqu’arrivé au parking du départ il se rend compte qu’il a oublié son casque ! Il en faut toujours un pour payer sa tournée, il est tout désigné ! On l’aime bien donc nous l’attendrons patiemment le temps de faire l’aller-retour.
Après une petite marche d’approche qui aura eu le mérite de nous mettre en jambes, nous entamons la descente.
La partie supérieure est plutôt ouverte et exposée au soleil. Les rappels, tous plus glissants les uns que les autres s’enchainent et nous terminons par une belle cascade de 27m. Après une courte marche nous enchainons sur la partie inférieure où le cadre devient plus forestier. Nous finissons notre descente par un moment ludique où nous enchainons les sauts et les toboggans dans une vasque surdimensionnée. Lindsey, la plus courageuse (ou la plus folle), exécutera un saut de 8m devant notre regard quelque peu stressé !
Après un arrêt pour se désaltérer, retour au bercail en fin de journée où une partie de la troupe est déjà arrivée.
J2 : Subra
Subra restera dans nos mémoires c’est certain ! Nous partons à cinq ce matin-là avec en tête le message des amis de Lindsey reçu la veille nous informant que Subra était en gros débit et nous incitant à la prudence. Rétrospectivement était-ce raisonnable d’y aller ? Assurément oui ! Ce n’était pas forcément mon avis sur les trois quarts du parcours mais la cascade dite de la « cave » aura eu raison de moi. Comment aurions-nous pu rater un si beau parcours se terminant par une ambiance si grandiose !
Une première partie avec un profil ouvert dans un cadre de haute montagne où les cascades gavées d’eau s’enchainent sans discontinuer puis une seconde partie plus sombre, où le grondement de l’eau nous assourdit. Raconter cette expérience dans les détails prendrait bien trop de pages mais gardez dans l’esprit que nous avons vécu quelque chose de fou ce jour-là. Ce genre de folie enivrante, excitante, « adrénalisante » … C’est dans ces instants là que notre activité prend tout son sens !
Approximativement 6h de canyon pour un parcours donné en 4h30... LES bières étaient amplement méritées ce jour-là avant le retour au gîte et notre corvée de bouffe à Lindsey, Christophe et moi.
J3 : Marc
Programme plus calme en ce troisième jour de camp. Le canyon du Marc sur-fréquenté par les guides nous incite à attendre la fin de journée pour y entrer. Cela tombe bien, certains spéléos courageux ont décidé de doubler les réjouissances en nous accompagnant. Nous partons donc à 9 pour 1h30 de détente dans cette gorge sombre et encaissée. Visuellement le Marc est un petit bijou et en plus il est ludique à souhait ce qui ne gâche rien ! Multiples sauts, tyrolienne, toboggan foireux… Nous aurons passé un bon moment tous ensemble.
J4 : Belcaire aval + Caraoucou
La météo n’est pas engageante ce matin-là, un épais brouillard semble bien installé dans les environs. Une partie de ce brouillard a certainement due s’immiscer dans nos cerveaux car nous avons bien du mal à trouver la motivation et par conséquent nous décider sur un programme. Nous tombons d’accord pour faire deux petits canyons dans la journée mais arriverons-nous à nous y tenir ? Rien n’est sûr…
La marche d’approche vers Belcaire aval sous la grisaille ne nous sort pas de notre léthargie. Mais, arrivés au départ, tout change. Le brouillard s’est pour un moment levé et un superbe panorama s’offre à nos yeux. Cette vue combinée à une attaque agressive de taons nous a redonné une belle dose d’énergie pour entamer la descente.
Ce ne sera certainement pas le meilleur de la semaine mais nous avons pris plaisir à descendre deux belles grandes verticales dans un brouillard épais. Ambiance de Toussaint en plein été… Néanmoins à notre sortie le soleil est de retour au-dessus de nous. Petite parenthèse ensoleillée avant le retour au gris à Auzat.
Et la suite alors ? Y va, y va pas ? Il nous aura fallu une bière et un gouter sandwich jambon/fromage en bord de route pour nous décider à grimper au départ des cascades de Caraoucou. 1h de descente, deux grandes verticales et un débit correct. Ces cascades visibles depuis notre gîte nous faisaient de l’œil depuis notre arrivée. Elles sont ainsi parcourues, place maintenant aux suivantes !
J5 : Cagateille
Une nouvelle journée commence au cœur des Pyrénées Ariégeoise. Le soleil et la chaleur sont de retour ! Après moult réflexions la veille sur notre programme, nous décidons de prendre un peu le large en direction du massif du Couserans à 1h30 de route du gîte. Nous n’avons aucune idée des conditions d’eau là-bas mais nous prenons tout de même le risque de partir car il y a des plans B, C voire D si besoin.
Notre choix de ce jour porte sur le canyon de Cagateille et éventuellement la partie supérieure, le ruisseau de la Hillette.
A notre arrivée nous en prenons plein les yeux devant le sauvage cirque de Cagateille qui n’a rien à envier à celui de Gavarnie. Des affluents coulent de tous les côtés et au milieu le fameux ruisseau de la Hillette dont nous apercevons au loin la grande cascade qui semble un peu trop blanche. Nous préférons jouer la prudence et nous nous contenterons seulement du canyon de Cagateille.
Après un pique-nique devant notre superbe panorama du jour, nous nous mettons à l’eau. Premier saut, premières réjouissances dans une eau vert émeraude. Sans connaître les conditions dans ce canyon, nous nous rendons vite compte qu’il frôle le gros débit mais notre progression est facilitée par les nombreuses cordes fixes présentes sur les obstacles. Canyon à guides comme on dit… Les cascades s’enchainent arrosées ou pas selon les envies de chacun, le tout dans un cadre forestier et relativement ouvert. Puis d’un seul coup on s’enfonce plus profondément, les parois prennent de la hauteur, le cadre devient plus minéral, on s’émerveille de cet encaissement où l’eau est translucide… C’est beau ! Dans le brouhaha d’une belle cascade arrosée, JA et moi optons pour une descente sur un guidé tiré en fixe (et sans le sac cette fois…) tandis que Lindsey et Christophe partent dessous et testent leur capacité à nager en eau-vive. S’ensuit une progression ludique durant laquelle le soleil perce à travers les arbres rendant le tout particulièrement esthétique et joyeux. Dernier saut et dernier virage, nous voilà de retour dans la forêt qui semble aussi mystique que celle de Brocéliande.
Sur la route du retour nous envisageons un deuxième canyon mais le temps de nous décider nous nous rendons compte que nous l’avons déjà passé. Tant pis, plus de temps pour la bière que nous déciderons de prendre à côté de l’Etang de Lers, où nous croisons les voitures de nos collègues spéléo encore sous terre.
J6 : Artigue
Artigue, certainement le canyon le plus connu dans ces contrées lointaines, certains diraient même la référence en Ariège. Nous avons attendu la fin du séjour pour le parcourir car il s’agissait de notre sortie commune avec les spéléos et nous comptions sur la présence d’Emilie qui voulait faire le déplacement de Toulouse pour nous accompagner.
Cette proposition de sortie a remporté un franc succès ! Nous étions onze à débuter la marche d’approche quelque peu pentue mais le cadre à l’arrivée valait le détour. Nous pique-niquons tous ensemble sous une chaleur écrasante puis nous nous lançons entre deux groupes.
Premier obstacle, premier saut et tout le monde décide d’y aller. En même temps, le besoin de se rafraichir devenait plus qu’urgent et cette eau limpide et émeraude était loin de nous repousser.
Nous avançons à bon rythme enchainant les toboggans plus ou moins verticaux et les sauts plus ou moins hauts. Artigue se révèle être un canyon très ludique, la nature a bien fait son travail pour nous offrir toujours plus de réjouissances. Nous arrivons enfin sur LA cascade bien connue de ce canyon tombant dans une véritable piscine turquoise. Avec l’aide d’un guide passant son groupe devant nous, nous tirons un guidé avec de l’autre côté une corde de descente laissée volontairement courte. Et nous voilà partis pour un petit moment sensation dans les airs et atterrissage en splash tel des cascadeurs canyoneurs. Christophe prend bien soin de re-tendre la corde tous les 3 passages et malheureusement Marie-Anne en fera les frais. Légère comme une plume elle est allée se cogner la tête en bas du guidé contre paroi. Heureusement plus de peur que de mal, le kit suspendu au relai du bas a amorti le choc en plus de son casque et de l’eau. Elle s’en souviendra ! Encore deux sauts, une rencontre avec un petit serpent et nous voilà arrivés au croisement avec un affluent divisé en 3 belles cascades puissantes marquant la quasi fin de notre parcours. Nous prenons le temps de nous faire masser violemment les épaules sous les cascades, de prendre une photo de groupe et nous terminons enfin par un dernier saut devant les badauds venus faire trempette ou les randonneurs venus…randonner !
Nous profitons tous ensemble avec Emilie et JC d’une dernière bière et d’un repas car le lendemain sera le jour des premiers départs…
J7 : Marc
Vendredi, dernier jour d’activité de cette semaine en Ariège. Nous décidons qu’il s’agira d’une journée en deux temps : le matin spéléo avec la traversée de Vicdessos et en fin de journée nous proposons un rattrapage canyon dans Marc pour ceux n’ayant pas pu le faire en début de séjour. C’est ainsi que Christophe et moi descendrons une nouvelle fois ce petit bijou en compagnie de Jean-Louis, Hélène et Thibault T. Nous prenons le temps de profiter de chaque moment ludique et nous installons le grand guidé que nous n’avons pas pris la dernière fois. Nous sortons bientôt et nous nous arrêtons sur le chemin du retour faire le « saut du silence ». Et voilà, c’est déjà la fin de nos vacances Ariégeoises. Demain nous partirons pour un nouveau périple bivouac au travers des Pyrénées en chopant notre Philippe en cours de route, pour enfin retrouver nos comparses spéléo aux Arbailles.
A l’image du camp 2019 dans le Vercors, ce fut une semaine riche en activités mais plus que tout riche en convivialité et en partage. Nous avons une nouvelle fois réussi à programmer deux sorties communes en spéléo et en canyon ce qui demeure une priorité au camp d’été et que nous avons plaisir à planifier ensemble. Vivement 2021 !