Pas de RIF cette année mais un Rassemblement Canyon National à Arudy organisé par la FFS le week-end du 28/09. Puisque dans ce genre d’évènements nous attachons une importance toute particulière à représenter le club, il ne nous a pas fallu longtemps avant de nous décider à acheter notre billet. D’autant plus que cette année il se trouve dans notre terrain de jeux favori : la vallée d’Ossau !
Avant le départ, petit check météo. Celle-ci s’annonce exceptionnelle, soleil et chaleur nous accompagnerons tout au long de notre escapade… Une chance en ce début d’automne !
Nous sommes quatre à partir de Nantes le jeudi soir, tant qu’à y aller nous avons pris notre journée du vendredi pour profiter un peu plus des canyons. A l’arrivée on se divise en deux : Jorge part en Mobil’home avec Benoît arrivé de Paris dans la matinée. Christophe, Marie-Anne et moi (Charlotte) montons aux Eaux-chaudes pour passer la nuit à la caverne ; nous planterons notre tente le lendemain soir sur le terrain mis à disposition par la commune d’Arudy.
Après une courte nuit, nous partons en direction de Besse. L’objectif de cette journée est de découvrir la partie haute avec un débit correct afin de voir les configurations et éventuels pièges avant d’y retourner lorsqu’il y aura plus d’eau. Après une marche d’approche… piquante, nous atteignons enfin le plateau puis redescendons vers la gorge. Mauvaise surprise, tout est sec ! Pas question de faire demi-tour après tout ce chemin, nous enfilons nos combis et c’est parti.
Une grosse première partie faite de désescalades nous réchauffe plus que voulu. Quelques marmites bienvenues, pleines d’une eau translucide, nous permettent de temps en temps de nous rafraichir sauf Benoît qui dépense une énergie folle à les éviter soigneusement. Nous le regardons amusés attendant le moment fatidique où la marche dans l’eau sera pour lui inévitable.
Au bout de plusieurs heures et une petite pause bien méritée, nous atteignons le fameux encaissement étroit de Besse. On confirme, il est bien étroit ! On a affaire à un couloir pas plus large qu’un mètre à certains endroits. On se sent emprisonnés au creux des parois qui montent très haut et nous empêchent presque de voir le ciel, le silence est omniprésent… Bref c’est pesant tout à coup… On essaie de s’imaginer le même endroit avec le brouhaha de l’eau et le débit à gérer dans cette petite goulotte. Tout d’un coup ça parait plus compliqué à gérer.
Pour une première, nous avons apprécié le silence qui nous permettait de nous entendre face à ce passage rendu délicat par l’équipement existant (ou non existant d’ailleurs). La communication est primordiale en canyon, on ne cesse de le répéter, cela avait tout son sens à ce moment-là ! Une petite organisation en amont, puis plus aucune visibilité avec l’équipeur. On croise les doigts pour récupérer la corde sans difficulté car les obstacles sont nombreux sur le passage. Tout passe nickel, c’est notre journée on dirait, on avance donc vers la suite. Le canyon s’ouvre de nouveau en largeur mais pas en hauteur. C’est grandiose, on se croirait presque en Crète dans l’un de ces canyons tranchés à la hache et tout aussi pesant dans l’encaissement.
Après quelques rappels en mode « on arrive bientôt » nous finissons effectivement par arriver au dernier enchainement puis à la prise d’eau. D’un commun accord nous décidons de ne pas enchainer avec la partie inférieure. Le rythme a été lent, nous sortons plus tard que prévu. Le besoin d’un rafraichissement houblonné occupe notre esprit depuis bien trop longtemps, il faut y remédier.
Nous trainons à la caverne, notre repère favori pour clôturer notre journée canyon puis nous descendons à Arudy à la nuit tombante. Le temps de planter la tente, nous enchainons sur le même repas que le midi cette fois-ci suivi d’un (plusieurs) ti punch pour entamer la digestion. On retrouve les amis et connaissances locales, on papote puis les plus résistants se retrouvent dehors en comité restreint parmi les tentes et les camions à finir la bouteille de fine de Bretagne, ultra vomit en fond (très) sonore.
Après une nuit fraiche, le soleil nous accueille de bon matin. Nous décidons de prendre un peu d’altitude pour descendre le canyon de Cap de Pount. Un couple rencontré la veille nous accompagnera, c’est ça l’esprit du rassemblement : faire de nouvelles rencontres et partager notre passion à l’occasion d’une descente ou autour d’un verre.
Nous n’avons jamais trouvé la bonne occasion pour faire ce canyon et pourtant il nous a toujours été recommandé, tant pour sa marche d’approche que pour le canyon en lui-même. Effectivement, on se demande bien pourquoi nous n’y sommes pas allés plus tôt ! La marche d’approche est aussi belle qu’annoncée avec, toujours en visu, le pic du midi d’Ossau ou « Jean-Pierre » de son doux surnom. Aucune difficulté si ce n’est braver le vent qui soufflait fort sur le plateau ce jour-là.
Une courte pause-déjeuner et nous entamons la descente soit par un saut, soit par un rappel. Nous nous étions préparés à une eau glaciale, finalement il n’en est rien et le soleil vient régulièrement pointer le bout de son rayon réchauffant ainsi les plus frileux.
Difficile de décrire la beauté de ce canyon, les mots ne lui rendraient pas assez justice. Entre parties encaissées, arche naturelle, marmites percées, siphons, eau transparente… on en a pris plein les yeux. Ce fut bien trop court, nous en demandions encore un peu pour prolonger le ravissement. C’est décidé, quand les conditions le permettront, nous amènerons nos débutants à Cap de Pount !
Nous redescendons vers Arudy, non sans s’arrêter d’abord à la caverne pour clôturer le canyon.
Nous arrivons pour l’apéritif où nous trouvons de nouvelles têtes arrivées dans la journée. On mange, on boit le vin rouge de la cuvée « Spécial Rassemblement » puis, une fois n’est pas coutume, nous sommes invités à terminer notre soirée dehors. Pour éviter de déranger les campeurs trop sensibles au bruit (quelle idée !) nous déplaçons nos quartiers à la buvette du terrain de pétanque. Christophe et moi, les derniers représentants du club, n’avons pas terni notre réputation. On est bretons ou on ne l’est pas… Yohan et Romuald des amis nous ayant déjà accompagnés en canyon, se sont joints à nous. La nuit promet d’être courte mais on en profite au maximum.
Dimanche, c’est déjà la fin. On replie la tente avec nostalgie, on remercie les organisateurs pour le super boulot effectué en si peu de temps et on part vers le Canceight avant le retour sur Nantes.
Seuls trois espagnols sont sur le parking, parfait on ne va pas perdre de temps. Le canyon a perdu une dizaine de centimètres à l’échelle depuis fin Mai mais il a conservé sa beauté. Le temps de quelques sauts (avec ou sans bouée canard) et nous voilà déjà à la sortie. Tout comme hier, nous restons un peu sur notre faim…
Nous prenons le temps de déjeuner et nous quittons notre belle vallée d’Ossau qu’on ne retrouvera qu’en 2020 désormais.