Le camp en Vercors terminé, la même équipe de canyoneurs que l’année dernière part en direction des Pyrénées. Notre quatuor formé par Christophe, Philippe, Jean-Alain et moi (Charlotte) a un beau programme en tête pour cette deuxième semaine de vacances.
Lundi, après une journée en Vallée d’Ossau, nous décidons d’aller bivouaquer sur le plateau de Sanchèse découvert l’année dernière. Nous avions été tellement subjugués par le paysage que nous nous étions promis de revenir pour y passer une nuit et refaire le canyon d’Anaye le matin. Le plateau nous accueille malheureusement avec un brouillard épais et celui-ci ne se dispersera que le lendemain matin. Ces conditions ne gâchent en rien notre plaisir de retrouver Guillaume et Brigitte qui entament avec nous leur semaine de vacances. Curieux de découvrir comment se passent les camps d’été sur les Arbailles, ils ont réservé une partie de leur semaine pour nous accompagner dans nos sorties. Tandis que certains ont posé leur tente et d’autres dorment dans leur véhicule aménagé, Christophe décide de dormir à la belle étoile, à la fraiche et dans l’humidité. C’est le seul d’entre nous à avoir pu profiter du ciel qui a fini par se dégager une partie de la nuit.
Mardi matin nous décidons de changer de programme et de partir faire le canyon d’Anitch inconnu de nous quatre. L’appel de la nouveauté l’a emporté sur l’excitation de retrouver notre cher canyon d’Anaye ! Certes le débit d’eau avait l’air moins important que l’année dernière mais le plaisir aurait été certainement le même d’autant plus qu’à notre départ le ciel avait fini par se dégager.
Pas de regrets, même s’il grouillait de pyrales du buis, le canyon d’Anitch nous a donné satisfaction. Après une entrée un peu trop prématurée dans le canyon, nous sommes descendus à notre rythme en enchainant les cascades arrosées et en croisant des parois rocheuses aux dessins circulaires étonnants. Quelques glissades nous font regretter le Vercors…
Et oui nous sommes bien arrivés dans les Pyrénées et sa roche savonneuse ! Nous arrivons au cayolar en fin d’après-midi où personne n’est là pour nous accueillir. Ce n’est pas inquiétant voire même c’est rassurant, cela veut dire que nos spéléos sont dans leurs repères à la recherche de quelques jolis puits à découvrir. La météo est clémente, nous nous empressons de monter nos tentes au cas où le temps se gâterait puis, les effluves de houblon aidant certainement, le reste de l’équipe nous rejoint bientôt.
Mercredi. Les retrouvailles de la veille ont duré jusque tard dans la nuit pour certains mais le programme n’en est pas changé pour autant. Philippe, Christophe, Guillaume et Brigitte partent pour une journée spéléo dans le GA306. A la clé un record de profondeur pour nos deux palois ! Philippe et Brigitte s’arrêtent avant le bivouac à quelques -250m et remontent à la surface tandis que Christophe et Guillaume décident d’aller jusqu’au bout à -460m. L’occasion pour eux de faire un petit coucou au bloc tombé l’année dernière sur le bras de Jean-Louis, souvenir inévitable du camp d’été 2018. Les deux courageux n’arriveront qu’en toute fin de journée, tout comme les groupes d’explorateurs partis dans le bois de Cerf et le Bidon ce jour-là. Ceux restés au camp les accueillent chaleureusement avec le repas prêt et les ti punch à profusion. Au cours de la soirée, les discussions s’orientent vers le programme du lendemain. On ne sait pas si le rhum et les yeux de biche de Charlotte ont aidés mais en tout cas, tout le monde est motivé à partir en canyon ; décision immédiate et unanime ! On l’a enfin cette sortie canyon avec Jean-Louis et Pascal qui n’avaient pas revêtu leur néoprène depuis quelques années déjà. On ne traine pas ce soir-là, une bonne nuit de sommeil avant une journée qui s’annonce prometteuse !
Nous nous levons tous sous un grand soleil ce jour-là, ingrédient essentiel pour une vraie belle journée de canyoning. Chacun prépare ses affaires et fait le point sur les éventuels matos à nettoyer dans le canyon (tant qu’à faire). Nous partons en direction d’Errekaltia qui nous semblait le plus équilibré sur le plan aquatique et vertical ; de quoi contenter tout le monde. Nous décidons de nous diviser en deux groupes afin d’être plus fluides dans la descente. Il y a quand même un nombre non négligeable de cascades à descendre et donc à équiper, mieux vaut fonctionner de cette manière pour éviter les temps d’attente trop longs qui pourraient gâcher le plaisir de certains.
Pendant que le premier groupe attaque le canyon, le deuxième s’occupe de faire la longue navette jusqu’aux gorges de Kakuetta. Pas simple de se garer à l’heure de pointe sous cette journée ensoleillée, tous les touristes sont de sortie ce qui retarde la navette. Enfin revenus au point de départ nous entamons la marche d’approche. Nous prenons notre temps, l’occasion de mettre à jour les connaissances de Pascal en matière d’équipement et de descente : découverte du neuf et de l’ATK, débrayable du bas, débrayable en boucle. Il a vu et pratiqué l’essentiel, de quoi le faire revenir très vite pour ne pas tout oublier ! Thibaut continue également son apprentissage de l’équipement tandis qu’Hélène prend de plus en plus d’aisance sur les descentes en rappel, Errekaltia est un bon lieu d’entrainement pour tous. Dans l’autre groupe, Jean-Louis a droit lui aussi à la même remise à niveau.
Les deux groupes finissent par se retrouver dans la joie et la bonne humeur au bar des Cascades évidemment plébiscité par tous. Cette journée était prometteuse, elle a vraisemblablement dépassé les attentes. Tout le monde est ravi et prêt à refaire une sortie canyon à l’occasion. Objectif plus que rempli donc ! Nous restons ainsi longtemps dans notre bulle à partager nos impressions et nos anecdotes. Nous finissons par quitter Sainte-Engrâce pour retrouver notre cayolar, accueillir Pierre qui nous rejoindra tard dans la soirée et attendre Thomas qui, de son côté, avait décidé de continuer l’exploration du Bidon.
Vendredi, Jackie et Jean-Louis nous quittent et partent vers une nouvelle destination. Le reste de la troupe reprend ses activités « habituelles ». Les spéléos repartent en exploration et les canyoneurs partent faire un tour dans la mignonne petite Bidouze. Guillaume et Brigitte ne l’ayant encore jamais parcourue, c’était l’occasion. A la sortie, ils nous quittent et repartent vers Pau. Nous les reverrons bientôt nos presque adhérents du SCSH !
L’après-midi est réservée à la sieste et à la douche, rendez-vous à 18h au cayolar car nous décidons d’aller diner le soir à l’auberge d’Ahusquy. Tout le monde est à l’heure, on voit sortir les spéléos telles de petites taupes de leur trou et revenir tranquillement vers le cayolar. Après un bon diner et une électrocution manquée de peu, nous rentrons au camp sous des trombes d’eau qui entachent un peu la soirée.
Samedi, nous disons au revoir à Hélène, Thibault et Thomas qui quittent le camp puis notre quatuor habituel part à Sainte-Engrâce vers le canyon d’Inkhazkubu. Nous ne savons pas à quoi nous attendre mais la cascade visible depuis la route nous donne l’espoir d’une sympathique descente.
Après une partie haute en demi-teinte, nous entamons la partie basse sans grande conviction il faut bien l’avouer… Et pourtant ! L’intérêt vient crescendo au fur et à mesure de la descente. Nous enchainons les cascades arrosées et de bonne hauteur le tout dans un cadre forestier typiquement basque. On retrouve le sourire et l’énergie qui s’était un peu amenuisée, chacun équipe à tour de rôle ; nous reprenons vite nos habitudes à quatre. Un petit toboggan imprévu et une dernière cascade viennent conclure ce canyon qu’on ne qualifiera finalement pas de « bouse ». Il est certes inégal mais cela reste une charmante petite descente qui vient boucler définitivement cette fois-ci nos vacances d’été. Retour à Nantes sans aucun regret sous la pluie le lendemain matin.