A l'occasion du week-end de la Pentecôte, nous ne sommes que trois à partir à l'assaut des canyons basques. Peu importe ! La motivation est bien là, les précipitations de ces dernières semaines et la tempête Miguel nous assurent en plus de l'eau dans les canyons.
A Sainte-Engrâce il y a toujours des canyons de repli en cas de doute sur les niveaux d'eau, tel est le cas de Larrandaburu qui nous occupera la journée du Samedi.
Ce fameux canyon connu aussi bien pour sa grande verticale de 100m que pour sa sécheresse quasi permanente va nous offrir un bien joli cadeau : de l'eau !!
Les canyoneurs arbaillais de l'été dernier n'en gardaient pas un souvenir impérissable. Bien que la 100m présente un intérêt, elle ne vaut pas à elle seule la peine d'y retourner avant plusieurs années d'autant plus qu'au mois d'août il était sec. Puisqu'il ne faut jamais rester sur son premier avis et qu'il était fort probable qu'il y ait de l'eau cette fois-ci, il aurait été dommage de passer à côté de l'occasion.
Malheureusement nous ne serons pas les seuls à vouloir profiter de ces conditions exceptionnelles ; un groupe d'espagnol est déjà en place sur le parking de Kakuetta. Nous prenons donc notre temps avant d'attaquer la navette et la marche d'approche, l'occasion pour nous de faire la connaissance de nos co-équipiers du jour, trois Tarbais venus pour la journée que Charlotte a invités suite recommandation.
Nous entamons la descente du canyon, suite de désescalades sans intérêt, passons à côté de la perte et approchons du but mais c'est sans compter les groupes devant nous. Nous allons devoir prendre notre mal en patience car nous savons bien qu'une 100m ne s'équipe pas si facilement... D'ailleurs le groupe d'espagnol que nous avons rejoint a eu le temps d'allumer un feu dans le canyon pour se réchauffer, ce n'est pas bon signe.
Après une bonne demi heure nous y voilà enfin, nous avons eu le temps de nous organiser et de décider qui équipe quoi. Anthony part en premier pour équiper le rappel amenant à la niche. Il sera le moins bien loti du groupe car il y a ambiance là-dessous, de quoi se geler. Son cas ne s'arrange pas lorsque Jorge part équiper la 100m et se rend très vite compte qu'il aurait fallu enkitter la corde. Un sacré paquet de nœuds et 15 minutes plus tard on peut se remettre en action et enfin se réchauffer dans la 100m.
Tout est différent de cet été : c'est beau, c'est magique, on en prend plein les yeux, la cascade jaillit à côté de nous et retombe en fine pluie, bref un plein d'émotion qui rebooste tout le monde !
L'encaissement qui suit est tout aussi beau dans ces conditions. On retrouve le soleil qui perce à certains moments et, après quelques cascades non sans intérêt, nous arrivons dans les gorges de Kakuetta parmi les badauds toujours aussi étonnés de voir débarquer des personnes dans d'étranges accoutrements en plein milieu de leur balade.
La sortie des gorges ne marque pas la fin du canyon, avant cela on prend soin de respecter la tradition : direction le bar des cascades pour se féliciter de cette journée. Nous quittons ensuite nos collègues d'un jour et nous nous promettons de nous revoir sitôt que nous descendrons. Ils sont sympathiques et sérieux alors on ne rechignera pas !
Le lendemain nous retrouvons Guillaume, notre ami Palois qui fait presque parti du club. Depuis un an il nous suit dans chaque sortie et connaît désormais toute l'équipe des canyoneurs réguliers du SCSH. Son amie est venue partager la descente du jour avec nous. Etant donné qu'elle est encore novice, le choix s'est porté rapidement vers Oilloki. La météo est maussade ce matin-là, nous avons peur d'avoir froid dans Errekaltia si nous nous y engageons.
Au parking de Kakuetta nous retrouvons les mêmes espagnols que la veille qui partent pour le même programme que nous... Décidement ! Mais ils avancent vite, nous ne les retrouverons qu'à notre retour sur le parking. Le débit d'eau tel que nous le voyons du pont d'entrée semble prometteur ! En effet, nous n'avons pas été déçus et nous avons même redécouvert ce canyon qui nous a enchanté par son côté ludique. Enchainement de toboggans, cascades arrosées, eau douce et soleil, voici le programme de la descente. Oilloki s'est quelque peu engravé et "embâclé" durant l'hiver rendant la progression parfois un peu fastidieuse, mais son charme opère tout de même et nous fait oublier bien vite ces petits tracas.
La dernière cascade arrosée marque la fin du canyon et l'arrivée dans le gave. Dernière étape à franchir pour rejoindre le lac de Kakuetta, unique interrogation qui nous taraude depuis l'entrée dans Oilloki : méduse ou pas méduse ? Les péripéties de Christophe et Philippe au sujet de cette méduse presque légendaire, signe apparent de la résurgence qui s'y trouve, nous reviennent en tête. Nous sommes parés, "rescue" dans le sac et nous attaquons la sortie dans le gave légèrement mouvementé. Arrivés à l'endroit fatidique nous constatons qu'il n'y a rien de plus qu'une eau calme dans laquelle nous pouvons nous engager sans crainte. Un peu de nage, un peu de floating et nous voilà arrivés au lac sous le regard des badauds habituels qui pataugent dans le cours d'eau.
La météo est loin d'être au beau fixe le lundi. Il y a eu un orage dans la nuit, il pleut, bref l'envie de partir en canyon n'est pas là. Nous prenons la décision de partir dès que nous sommes prêts et c'est sans regrets, nous les retrouverons bien vite nos chers canyons basques !