Ca y est, le week-end de l'Ascension est enfin arrivé synonyme d'une sortie canyon en Vallée d'Ossau pour Philippe et son groupe d'amis qui avaient goûté l'eau des canyons basques l'année dernière. Christophe n'ayant pas pu venir cette fois, c'est Charlotte qui reprend modestement le flambeau pour participer à l'encadrement de cette joyeuse équipe. Elle n'a pas la force tranquille de Christophe mais elle apporte indéniablement une petite touche féminine, complétée par Lindsey, venue de Toulouse pour accompagner le groupe. Nous avons pris l’option soleil pour ce séjour et nous n’avons pas été déçus car nous avons bénéficié d’une fenêtre météo des plus favorables si ce n’est exceptionnelle.
Une année est passée désormais, les émotions vécues en 2018 ne sont pas oubliées (la méduse géante d'Oilloki est forcément revenue sur le tapis, anecdote inoubliable !) mais pour autant l'équipe est au complet et gonflée à bloc. Le plus téméraire des groupes de (faux) débutants est prêt à bouffer de la corde, du toboggan et même du saut qu'il n'a pas eu l'occasion d'expérimenter l'année dernière.
Suite aux intempéries survenues le week-end précédent notre arrivée, un gros point d'interrogation était posé sur le programme des canyons à parcourir. Charlotte avait entendu parler d'un névé dans le Bious et d'un Gourzy au top de sa forme, dommage ce sont ceux qui étaient prévus pour le début du séjour... Un repérage s'imposait donc le jeudi matin et il a été fort utile : le névé était tellement énorme qu’il encombrait toute la largeur du Bious et le Gourzy était si chargé qu’il était impossible d’y engager des débutants.
Qu’à cela ne tienne, Philippe et Charlotte ont tout de même trouvé une entrée aisée dans le Bious un peu en dessous du névé. Seule une petite partie du canyon est shuntée, cela n’empêchera pas le groupe de se faire plaisir et de retrouver des sensations d’autant plus que le débit d’eau a l’air fort sympathique. Et puis un petit canyon ludique pour débuter le séjour ça ne se refuse pas !
C’est parti pour tout le monde, après une petite marche d’approche on se retrouve dans le canyon pour se changer. Gros silence, est-ce de la peur ou de la concentration ? Toujours est-il qu’on se lance dans l’eau gelée (merci le névé) et turquoise du Bious. Le ton est vite donné : un petit saut de 3m puis le toboggan de 6m qui en a refroidi quelques-uns… Pas grave il y a de quoi faire encore.
La descente se passe parfaitement bien, on alterne entre marche, petits sauts et une descente en rappel qui vient boucler ce parcours. Josiane, de retour de sa rando nous attendait, appareil photo et tablette de chocolat dans chaque main.
Vendredi nous partons en direction de l’Espagne, plus accueillante au niveau des débits d’eau. La veille Lindsey nous avait proposé (vendu) Gorgol et il faut avouer que Besse inférieure et ses deux cascades de vingt cinq mètres n’a pas remporté un franc succès auprès de nos acolytes… La verticalité ce sera pour 2020, ils préfèrent l’eau cristalline et la roche rouge du canyon espagnol. On ne peut pas leur en vouloir il est vraiment magnifique bien que trop court.
Les quarante cinq minutes qui séparent notre gîte du parking de Gorgol sont passées bien vite grâce au paysage qui s’offre à nous. Le temps d’une courte marche d’approche et nous voilà à l’entrée. Nous descendons tranquillement, le groupe a le plaisir de faire connaissance avec les mains courantes chainées typiquement espagnoles…Un joli saut pour ceux qui en ont le courage et nous sommes déjà arrivés à la dernière cascade quelque peu impressionnante pour les non avertis. On sent un peu de fébrilité mais tout le monde descend sans se poser de question. A l’arrivée de jolis sourires et la fierté de l’avoir fait.
Pendant que certains profitent du panorama pour déjeuner, Lindsey, Charlotte et Miguel repartent faire le Gorgol en express. Au bout d’une heure c’est déjà fini mais tout le monde en a eu pour son compte cette fois. Petit arrêt bières et emplettes avant de rentrer en France.
La nuit a été courte pour certains mais tout le monde est partant pour cette dernière journée de canyon. Direction le Canceigt, canyon parcouru seulement par Charlotte qui en garde de bons souvenirs.
Personne au départ, nous nous engageons donc directement. A l’entrée du canyon le niveau de l’échelle est à 48, pas inquiétant pour l’équipe encadrante mais un peu de doutes pour certains des amis. Au final deux personnes préfèrent renoncer, certains diront après qu’ils ont bien fait, alors pas de regrets !
Une bonne partie de marche le long du cours d’eau n’entache pas la motivation de ceux qui sont restés. Nous arrivons bientôt vers une partie plus intéressante où s’enchaine de petits toboggans puis une descente en rappel qui nous emmène vers le premier encaissement.
Un chaos à passer et nous voilà au second encaissement de toute beauté où se trouve la plus grande cascade, bien en eau. Charlotte part devant en repérage et après un saucissonnage bien en règle avec la corde finit par sortir de la vasque grâce à l’aide de Lindsey descendue à la rescousse. Rien de méchant, tout reprend son cours normal. L’équipe qui attendait déjà depuis plusieurs minutes finit par descendre dans la vasque légèrement remuante. Charlotte est à la réception et sort tout ce joli en monde qui commençait à s’inquiéter. Les sourires apparaissent, on se sert dans les bras, signes apparents de fierté et d’adrénaline suite à ce petit passage mouvementé. La dernière vasque à négocier avec prudence marque la fin du canyon.
Tout le monde se retrouve à Laruns et décompresse autour d’une bonne bière. Soleil, chaleur et barbecue sont au rendez-vous pour clôturer ce séjour. Le lendemain nous partons tôt pour éviter les bouchons et nous avons bien fait. On se dit à l’année prochaine pour de nouvelles aventures qui ne manqueront certainement pas de bonne humeur.