Week-end de l’Ascension.
Voilà on y est ! Trois cents canyonistes aguerris ou débutants, venant des clubs spéléos (FFS), des clubs alpins (FFCAM), de la montagne (FFME) ou tout simplement non-licenciés, se sont rassemblés en Corse en ce mois de mai pour ce douzième Rassemblement Inter-Fédéral. Et bien sûr l’ambiance est au beau fixe.
Vendredi matin : départ pour le canyon de Macini.
On commence par une petite heure de promenade pour s’échauffer après avoir bêtement suivi un premier groupe de canyonistes qui était devant nous. On vient (et eux aussi) de prendre le mauvais chemin d’approche.
Retour à la voiture : le topo confirme notre erreur.
Hop ! On se remet en selle : on grimpe par le bon chemin cette fois, sur le côté du canyon. En montant on aperçoit au soleil les magnifiques cascades du Macini que l’on va bientôt descendre. On entend les cris de joie (ou du trouillomètre à zéro ? ) des groupes qui sont déjà en action. Ca donne envie. Arrivé à l’entrée du canyon, on pique-nique, on enfile les combis bien sèches (grrrr !!!) et c’est parti ! Canyon très sympa, débit juste comme il faut, soleil, cascatelles, et très vite la première grande cascade de 50m !
Qu’elle est belle ! Allez ! Une main-courante, une corde et c’est parti dans cette cascade en "S" qui fouette les pieds et qui nous arrose. A cinq, ça avance bien. On continue, puis on arrive à la cascade de 30m.
Désescalade pas trop difficile jusqu’à l’amarrage dans une gorge vraiment étroite, puis descente en rappel dans une gerbe d’eau qui veut à tout prix nous laver. Les moins confirmés sont assurés du bas et tout le monde arrive heureux dans la vasque. Encore quelques ressauts et la fin du canyon est déjà là. Très belle journée pour démarrer ce camp.
Retour au rassemblement au camping. Une douche et on revient encourager les quelques 150 canyonistes volontaires qui sont venus faire la partie basse du Macini de nuit ! Le RIF a équipé la cascade de 30 m pour la descente nocturne, avec des rappels guidés pour une voie normale ou avec un passage dans le trou de la cascade pour les plus téméraires. Il parait que la queue était longue en haut de la cascade dans la nuit noire pour les homo-néoprenus… Après ces émotions nocturnes, vers minuit au camping, le barbecue du RIF est allumé pour réchauffer tous ces courageux.
Samedi matin : on se décide pour Purcaraccia. Depuis des années que j’en entends parler, que je lis les commentaires sur le web, j’en bave d’avance. On retrouve Franck et son groupe qui font les cons dans le dernier toboggan/saut du canyon : ils ont fini au moment où on commence la montée.
Il faut une petite heure de marche d’approche jusqu’en haut du canyon. Pendant la montée, que vois-je ? Des cascades superbes ! Hautes et larges ! Dans un granit blanc qui brille au soleil ! Des vasques vert émeraude, des toboggans (sans danger) ! Ca me donne envie de faire bronzette ! Bref, je suis aux anges. Il ne manque que les bikinis et les glaces.
Quand, depuis vingt ans, je dis à ma femme, à mes amis, à mon club, que j’ai envie d’aller faire du canyon, voilà exactement alors à quoi je rêve : le style de canyon que j’ai devant les yeux. C’est l’extase ! On saute, on désescalade, on descend, on glisse, on se régale. Dans la cascade de 45m on croise un pro. avec un groupe de dix clients. Heureusement on est que trois, il accepte de nous laisser passer sur sa corde. Merci à lui ! Au total on a mis une heure pour descendre ce canyon .... Dîtes M. Catbury, vous ne pouvez pas les faire un petit peu plus longs vos canyons s‘il vous-plaît ? Des descentes comme ça j’en veux tous les jours en bas de chez moi.
Le soir, grande bouffe, fête et spectacle du RIF ! Bravo les organisateurs ! Ambiance très bon enfant. On rencontre des canyonistes pas revus depuis le RIC Canyon aux Etats-Unis en 2008. On revoit des vieux amis, on fait de nouvelles connaissances, on danse, on boit et on mange ! La fête bat son plein, le bar et le vin à table y aident un peu …
Dimanche matin : de nouveau l’extase ! Encore un canyon des Dieux ! Un de ceux qui m’ont fait rêver pendant des années : La Vacca.
Les mêmes ingrédients qu’à Purcarracia, sauf que le canyon ressemble plus à une rando aquatique de toute beauté. La descente de cette gorge ensoleillée se pratique seulement avec des sauts et des nages dans des vasques longues et magnifiques.
Puis on arrive à la cascade du Rideau : c’est cette chute d’eau que l’on voit en photo sur les topos des canyons corses. On y est ! On saute ! On nage ! On remonte la cascade ! On ressaute ! On re-nage ! On passe derrière le rideau d’eau ! On pique-nique là, au soleil. Après la sieste, on a du mal à repartir…
Ca continue, toujours dans ce décor magique, jusqu’à l’avant-dernier saut quasi-obligatoire (2m de haut avec pied d’appel) pour éviter un mouvement d’eau pas sympathique.
Retour au camping, rangement du mobil-home et du matos canyon, dernier verre avec les copains. On se dit à bientôt, au prochain rassemblement canyon…
La Corse c’est vraiment le paradis du canyon !
Photos : Louis de Pazzis et Roland Provost.