La chaleur de l’été nous fait rechercher la fraîcheur des cascades en ce début Juillet : Jorge, Sandrine, Ruiz et moi-même descendons sur Ste-Engrâce pour visiter les trois canyons : Ourdaybi, Errekaltia et Harzubia.
Après un jour de bricolage, Christian me rejoint pour aller découvrir le gouffre du Béhia sur le massif d’Urkulu dont Gilen nous a vanté les beautés. Il ne nous a pas menti, après 400 m de puits majestueux, nous découvrons un réseau très varié (concrétionnement, gours et rivière), mais aussi très paumatoire…jusqu’à moins 550m. De retour à la base des puits vers 18h pour un bivouac qui nous semble inutile, nous décidons de remonter dans la foulée pour tester notre condition physique.
Bien nous a pris de sortir dès le jeudi soir car le rangement du « gîte » s’avère plus long que prévu et le trajet vers le Lot pour rejoindre l’équipe qui descend de Nantes est pénible !Départ pour Flaujac Gare en début d’après midi : le Puits du Bret (Gouffre des Vitarelles) et l’Igue de Goudod sont au programme du 14 Juillet. Les nantais nous rejoignent en fin de soirée et nous bivouaquons à 100m de l’entrée artificielle creusée lors du secours de 1999. La chance nous sourit, car le lendemain matin, un groupe de spéléos locaux arrive vers 10h pour descendre le puits, mais manifestement, notre venue n’était pas prévue ce week-end malgré une inscription deux mois avant.
Le passage dans le cloaque des puits d’entrée est vite oublié lorsque l’on parvient à l’Ouysse souterraine.
Camp sur le massif des Arbailles
Le groupe des spéléos du SCHV vient gonfler celui des Nantais et avec une moyenne de douze personnes sur les deux semaines et une pointe à vingt-cinq on peut dire que le camp est un succès.
Entre les canyons, les classiques, l’exploration et la désobstruction, chacun trouve une activité à son goût.
Au gouffre des Lumières, Olivier s’acharne sur sa désob, progresse d’une dizaine de mètres, découvre une petite salle et un méandre descendant étroit ventilé... C’est pourtant très proche du GA477.
Après le rééquipement de l’aval des Gégènes, Olivier, toujours lui, attaque la désobstruction du méandre à - 220m. Encore un méandre descendant étroit ventilé...
Au fond du GA306, trois groupes se succèdent pour constater que l’escalade de près de 100m débutée depuis la base de la salle de la Vitelloise ne débouche pas malgré la perception d’un courant d’air. Grosse déception. Mais rien n’est jamais terminé : la reprise de l’exploration des amonts est envisagée et le méandre Loric semble avoir une suite en plafond.
Au GA56, c’est le marasme.
A la première descente, on oublie le kit avec le perfo au cayolar. A la deuxième descente, le boîtier qui est censé faire des étincelles n’en fait plus. Les piles sont déconnectées du circuit de charge. A la troisième descente où il ne reste plus que les courageux, on réussit à faire du bruit. Bizarrement il n’y a pas de quatrième descente.
Dépités, on finit par s’attaquer à la désob du GA455, situé idéalement entre la Taupe et le GA306, au fond d’un beau puits de dix mètres dans un éboulis légèrement ventilé, mais bouché par des gros blocs. La désob s’avère très très longue…
Pendant ce temps, l’équipe de Roger ré-équipe le HE302 après avoir dégagé l’entrée. Beau puits d’entrée mais à part le puits terminal c’est très glaiseux. La perspective d’en faire un trou d’initiation n’est finalement pas retenue. L’entrée, exposée, est protégée par des pieux et du barbelé.
Mais heureusement, grâce à Olivier L. du SCHV qui réussit à faire une quarantaine de mètres de première, le GA1 renaît de ses cendres.
« Pour ma part à force d’entendre parler du GA1 je suis décidé à aller y faire un tour. Le petit dej’ à peine terminé et les affaires prêtes, direction la soufflerie. Roger m’a demandé de chercher le courant d’air des fois qu’un passage aurait été raté avant la fin de la partie désobée. Au moment d’entrer un doute s’installe : la cavité est-elle encore équipée ?!? Je verrai bien.
Le ramping est effectivement infernal, mais le travail réalisé dedans est titanesque. Le courant d’air disparaît rapidement, revient parfois et repart. Le méandre bien qu’étroit semble très haut. J’atteins une première escalade qui est encore équipée, ouf, s’ensuit la vire pour la traversée au dessus des puits. Suivant les instructions de mes aînés, le baudard et le kit sont laissés ici, et l’explo continue.
Je teste le courant d’air par endroits, ne trouve rien de spectaculaire, la désob devient de moins en moins nette à mesure que le méandre se poursuit et finalement j’arrive sur la fin.
Le passage est vraiment étroit et la paroi particulièrement agressive. Après une hésitation et me rappelant avoir fait plus serré je rentre dedans sur le flanc. Très vite ça se resserre encore, il faut vider les poches et retirer le casque. Le temps de laisser un papier inscrit « Par là » au cas où… je pousse plus loin et parviens à sortir du passage très serré. Il y a une petite salle, Roger m’en a parlé, donc l’explo s’est terminée ici. Je fais le tour vite fait, rien de particulier à part un méandre à droite. Casque remis, ce méandre bien que serré présente plusieurs « cloches » dans lesquelles je sais que je pourrai me retourner si jamais ça pince trop fort. Trois cloches plus tard le méandre s’élargit à nouveau dévoile bientôt un puits, enfin vu qu’il remonte nous dirons une cheminée.
Il y a quelques mètres à escalader, la roche est découpée ce qui permet de le faire avec une bonne sécurité, j’en profite pour purger l’escalade et le haut. Il y a à droite un nouveau méandre et à gauche deux étroites galeries qu’il ne serait pas prudent d’escalader pour voir dedans. J’emprunte donc le méandre de droite assez large pour passer, d’imposants blocs en équilibre au sol et de nombreuses écailles sur les parois appellent à une grande prudence. Après quelques mètres voici une nouvelle cheminée et une escalade qui est purgée au fur et à mesure.
En haut le méandre continue à droite, jusqu’à un léger élargissement à l’approche du mondmilch et bientôt le sol se dérobe. Vu la consistance de la roche et du sol je prends mes précautions, il semblerait que je sois dans le haut d’un méandre et la lucarne au sol donne dans un fort élargissement.
Je ne me rappelle pas avoir passé ça à l’aller, j’écris donc un mot sur une page de carnet et la laisse tomber dans le « puits »… finalement elle atteint le sol, si je la trouve au retour il s’agit du méandre déjà emprunté, sinon d’un tout nouveau.
A ma hauteur devant, le méandre qui remonte fortement se resserre sur une énorme coulée de mondmilch et un fort concrétionnement qui empêche tout passage.
Assez certain d’avoir fait de la première, je lève un croquis rapide sur le retour tout de même un peu déçu de n’avoir pas pu descendre le puits… La spéléo est affaire de patience. N’ayant pas revu la note au retour cela tend à laisser penser qu’il s’agit d’un autre méandre.
Pendant ce temps là le reste du groupe est parti en repérage vers d’anciennes cavités dans le secteur.
Le campement rejoint et le croquis expliqué à Roger, l’entrain pour le GA1 est relancé ! »
Et pour clore le camp, le 13 août quatre membres du club participent aux festivités des 60 ans de la découverte du Puits Lépineux sur la Pierre Saint-Martin et effectuent la mythique traversée Lépineux-salle de la Verna.
Photos ici.