Premières automnales

Jean-Louis Thomaré
Imprimer

Puits dans la CantinièreLa Taupe
Rappelez-vous, mi-septembre, nous avons atteint une lucarne dans le Puits des Coquillages (122m) et terminé l’équipement d’une main-courante d’une dizaine de mètres après une descente de 40 à 50m depuis la tête de puits. Ressortis avec la conviction qu’une suite existe, Thibault et moi avions hâte de poursuivre l’exploration !

Le dimanche 19 octobre 2014, nous descendons à cinq dont trois prim’taupistes (Matthieu, Fabrice et David). La visite jusqu’au Pop’Oc constitue déjà une belle sortie, mais c’est à contre cœur que Fabrice remonte avec David après le casse-croûte pour lui permettre de sortir de bonne heure et de rentrer sur Cambo Les Bains. Thibault, Matthieu et moi poursuivons l’exploration pour découvrir  la suite après  la « porte des Coquillages ». Le rééquipement de la descente et de la vire est facilité car la dernière fois nous n’avions pas remonté la corde mais l’avions simplement tendue pour qu’elle soit hors crue. Thibault franchit la porte, plante deux spits derrière puis deux autres en paroi opposée et descend un P4 qui conduit à un méandre glaiseux. J’équipe avec difficulté le P10 qui suit car la paroi est pourrie et foule le fond du méandre qui change à nouveau de direction. Une longue fissure qui s’élargit laisse entrevoir un trou béant, un caillou jeté met plus de 8 secondes avant d’être arrêté dans sa chute (P100 ?). Je vais installer la tête de puits en sachant que ma corde de 30m sera trop courte ! Thibault  me rejoint et fait une visée : la paroi devant nous, à peine visible avec nos éclairages puissants est à plus de 30m, azimut 131° soit une orientation sensiblement équivalente à celle du méandre qui débouche dans la salle des Llaminaks.

Le samedi 8 novembre, de retour sur le massif après une semaine de tourisme, je vais rendre visite à nos amis spéléos Rennais installés au cayolar pour quelques jours. Ils souhaitent découvrir La Taupe et m’invitent à descendre avec eux, mais je suis venu les mains dans les poches, sans matériel et n’ai pas prévu de passer 8 heures sous terre ce jour là. Dommage ! Je leur donne cependant le feu vert… avec pour consigne de ne pas faire trop de première !

Sans le vouloir, ils suivront mes conseils, commenceront à descendre le grand puits sur 60m, mais s’arrêteront en bout de corde après plusieurs passages de nœuds au-dessus d’un palier… et le puits continue !

Carnet topoGA 56
Lundi 20 octobre 2014. Le fond du méandre ayant été provisoirement déséquipé cet été, l’objectif est cette fois d’équiper le P40 exploré par les Corréziens dans les années 1980 et retrouvé en haut du laminoir. Pierre s’y attèle avec brio pendant que Fabrice et Pascal poursuivent la topographie de la cavité commencée deux jours plus tôt.
Nous arrivons dans une grande salle de 16m par 8m. En bord de celle-ci il y a encore un puits étroit qui descend de 12m avec une suite au fond qui souffle. Les Corréziens n'ont semble-t-ils pas été plus loin... et nous non plus faute de matos et de temps. Encore un trou prometteur !

Gouffre de la Cantinière HE1
Dimanche 9 et lundi 10 novembre. N’ayant pas pu accompagner Vincent et Nico dans la Taupe, j’ai décidé de me joindre à nos amis Limougeauds dans leurs aventures souterraines. Cela fait un certain temps que nos parcours ne se croisent plus sous terre ! En Juillet dernier, ils étaient parvenus jusqu’à la base d’un P50 avec au fond un petit méandre impénétrable (comme d’habitude). Plusieurs galeries avaient cependant été repérées.
Avec Alain et Olivier, j’équipe la première galerie où part le courant d’air. L’installation d’une vire me permet de prendre pied dans un méandre concrétionné. Après avoir sécurisé la sortie, mes deux compères la démontent et me rejoignent. Un P10 nous conduit à la galerie inférieure. A quatre mètres du bas part un autre méandre ventilé. Olivier s’y arrête avant de nous rejoindre et prend pied sur un palier, suite probable du gouffre. Cinq mètres plus loin un petit puits stoppe la progression. Des cailloux jetés par un goulet noir indiquent la présence d’un «vide sidéral» (dixit Olivier). De retour le lendemain avec du matériel inox, des cordes et des renforts (Joël et Alexis du Leize Mendi), Olivier déséquipe la petite galerie pour accéder directement à celle du dessous et équipe la montée qui conduit au terminus de la veille.

Je rejoins le groupe vers 13 heures au moment où Alain s’apprête à descendre le P ? C’est énooooorme ! Quinze mètres plus bas il pose un double fractionnement puis c’est le grand silence. Après une descente de 50 mètres il se retrouve en bout de corde (C80) et réclame du matériel.
Je descends au premier fractionnement pour lui faire parvenir une C20 et le rejoins dès l’installation du fractionnement. Le début du puits est constitué de deux parois d'argile séchée qui se détache par plaques. Ensuite, le puits change de dimensions (au moins 5m par 8m), traverse un calcaire noir corrodé par l’eau.
Le dernier tronçon de dix mètres conduit au début d’un nouveau puits méandre estimé à trente mètres...