Arbailles nouvel an 2021

Olivier B
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Conditions hivernalesDes conditions hivernales

Les années se suivent et ne se ressemblent pas, ce dernier nouvel an au cayolar ne s'est pas passé en tee-shirt sous le soleil. Les précipitations de neige quasi quotidiennes nous ont détourné en partie des objectifs envisagés et les quatre jours entiers sur place nous ont vu davantage sur raquettes que sur cordes. Mais qu'importe, la magie de la montagne sous la neige était présente.

Il nous aura fallu du temps pour effectuer les navettes afin de monter le matériel en traîneaux depuis la route qui monte à Ahusquy, pour collecter et débiter du bois de chauffage et enfin pour déneiger de manière répétée les abords du cayolar sous peine de ne plus pouvoir ouvrir la porte au petit matin. Malgré tout, quel plaisir de se retrouver tous les quatre : Pascal, Fabrice, Jean-Alain et Olivier, le soir autour de notre petite table en formica à côté du poêle ronflant et chauffé au rouge.

Bon, à part cela, quid des activités purement spéléos ?

Trou NoirDe nouvelles découvertes

Le 31, nous faisons la trace en forêt avec un minimum de portage de matériel jusqu'à la zone IH. Surprise Jean-Louis nous rejoint en raquettes à Héguillore, heureux de passer une journée avec nous avant de retourner sur Saint-Engrâce pour le réveillon. Après une heure et quart de marche avec les raquettes, nous descendons plein Est sous l'entrée du Bidon pour une prospection de surface. Une fois encore la cueillette des trous sous la neige est plus prolifique que celle des cèpes en automne : deux puits de 4 à 5 m, pas encore connus, situés dans l'axe du développement du Bidon et baptisés IH 464 et IH 465. L'un est ventilé. À creuser à l'occasion.
Alors que nous remontons en diagonale - en raquettes et en équilibre sur les failles de Lapiaz - afin de ratisser une zone pas encore fouillée, nous passons à côté d'une large entrée de 13 m sur 3, sous le petit col qui fait la séparation entre la zone GA et la zone IH, persuadés dans un premier temps que celle-ci n'avait pu échapper à la vigilance des anciens groupes d'exploration. Cependant, elle n'est pas présente dans la base de données et son exploration le surlendemain nous confirmera que nous avons fait une explo en première. Fabrice équipe le puits d'entrée sur deux arbres et pose le pied, 13 m plus bas, sur un cône pentu d'éboulis. Il s'agit d'une large galerie (5-6m) méandriforme dont le plafond s'est effondré à l'aplomb du puits. L'aval bute au bout de 25 m sur un remplissage important  (désob envisageable?). L'amont se rétrécit au bout de 25m également, mais pour aller voir la suite, il faut se baigner dans une vasque remplie d'eau à deux ou trois degrés. En dépit des encouragements de mes camarades, je renonce lâchement à me déshabiller pour figurer sur le mois de février de notre calendrier spéléo comme proposé par Marie-Anne ????. Le petit nom de cette nouvelle entrée ? Comme d'habitude, Pascal n'a pas trainé à la baptiser : comme j'haranguais mes camarades ratissant plus bas en leur criant, " je vois un trou noir", il s'appelle désormais "Le Trou Noir d'Olivier".

Le gour vertAu chaud dans le Bois de Cerf

Le premier janvier a été notre seule vraie journée de chantier sous terre. Les conditions hivernales nous ont porté logiquement vers le "Bois de Cerf". Pascal voulait vérifier à -100m si la lucarne aperçue en haut du puits Pile-Poil nous offrait l'opportunité de nous affranchir du chantier d'élargissement engagé dans le méandre plus bas. Pour cela, il fallait équiper une vire dans la faille surplombant le puits, élargir un passage,  équiper un départ derrière un béquet afin de pouvoir penduler en plein vide vers la lucarne convoitée depuis l'année dernière. Pascal accède enfin à cette lucarne qui marque le départ d'un passage étroit et concrétionné. Donc, pas de possibilité de passer, on va devoir poursuivre notre rude labeur de mineur de fond. Les conditions de ventilation ne nous encouragent pas à reprendre les élargissements quarante mètres plus bas, nous décidons de remonter tout le barda pour sortir à la tombée de la nuit. Jean-Alain nous a préparé une fondue basque au cayolar, ne le ferons pas attendre.

Entrée Bidon

Trou Noir