Spéléo-Canyon Saint-Herblain

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Accueil Massif des Arbailles Camp Arbailles mai 2017

Camp Arbailles mai 2017

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Descente de gouffreL’espoir de faire de la première dans nos trous favoris qui entourent le cayolar Lucugne réunit huit spéléos du SCSH, trois invités Rennais ainsi que notre ami Roger et ses deux collègues Tarnais.

Au matin, certains subissent encore la fatigue du trajet et l’arrivée tardive dans la nuit mais Jean-Louis comme à son habitude est déjà au taquet et entraîne Fabrice et Tybo au fond des Gégènes pour une désob-party à –220m. Matthieu organise une visite au Yéti pour ceux qui ne connaissent pas encore.

Une petite équipe de trois velléitaires poussifs dont je fais partie est formée pour aller descendre deux trous découverts en février. Nous serpentons dans la grande doline d’Héguilore sans arriver à trouver un chemin direct et rapide vers ces deux entrées. Grâce au sens de l’orientation de Pierre et au GPS nous arrivons à destination. L’équipement léger étant à la mode spéléo, quelques amarrages forés qui ne nécessitent qu’un perfo et quelques ficelles font office de points de fixation de la corde. Nous descendons deux larges et jolies verticales de 7m et 9m. Les fonds de puits sont bouchés par un classique remplissage, pas de courant d’air. Classement sans suite pour ces trouvailles récentes.

Pendant ces équipements rapides et efficaces, Olivier et Roger qui nous a rejoint, essaient de retrouver dans les environs un trou découvert par les Angevins dans les années 80 et dont nous avons la topo. La prospection, fructueuse, consent à la (re ?) découverte de deux entrées un peu plus bas dans un incroyable et magnifique gruyère karstique. Vu la facilité de lecture du terrain dans cette zone, l’accès proche est cairné…

L’après-midi, Stéphane et Stéphanie nous accompagnent en direction d’une autre nouvelle entrée située dans la forêt en zone Galcarbe. Un petit puits unique colmaté de trois mètres de profondeur semble sans intérêt de prime abord mais un méandre étroit y débouche en partie basse. Le courant d’air nous renvoie la fumée de l’indispensable vapoteur de Pierre, cette partie est donc ventilée. Pendant que mettons la tête dans ce passage rétréci, allongés dans les feuilles mortes, Stéphanie découvre à quelques mètres une autre entrée soufflante à ras du sol. A n’en pas douter ces deux trous communiquent avec une cavité sous-jacente.
Deux minutes plus tard nous déblayons de la terre et quelques cailloux pour entrevoir le puits qui poursuit ce Trou de la Chance mais qui reste pour l’heure trop étroit pour y descendre. Il faudra revenir avec des moyens plus efficaces.

Plateau d'HéguiloreLe lendemain, une équipe part dans la Taupe pour explorer le passage qui est dans le prolongement de la galerie des oubliettes. Une deuxième est mise sur pied pour retourner dans les Gégènes où la désob de la veille est à poursuivre.
La descente dans les Gégènes se déroule sans encombre, on apprécie les ré-équipements des sorties précédentes qui facilitent la progression, de plus la cavité est sèche.
Au point bas, dans le méandre élargi, pas de blocs à déblayer, tout est tombé plusieurs mètres en dessous. La configuration en trou de serrure laisse un peu de place pour passer en partie haute mais il faut s’allonger avec un risque de glisser dans la partie étroite située plus bas. Avec Fabrice nous décidons d’élargir les banquettes qui gênent pour pouvoir progresser debout. Pendant qu’une partie du groupe s’attelle à la tâche, je remonte les trente mètres du puits des Assiettes pour installer un équipement hors crue : par temps de pluie la goulotte où nous descendons est plus qu’imbibée. Je plante quatre ou cinq goujons, la corde passe maintenant à plusieurs mètres de la partie arrosée. J’ai à peine le temps de terminer que l’équipe du fond fait entendre un grand « boum ». La désob a fait son office.
Je redescends, l’accès à l’extrémité du méandre est désormais plus facile. Au delà il se prolonge vers le bas malheureusement en se pinçant mais nos cris se répercutent avec long écho : il y a un gros volume devant !
Les prochains devront toutefois sécuriser la progression en installant une corde.
Les Taupistes n’ont guère fait mieux : quinze mètres de première dans un petit laminoir qui finit par se pincer.

Le samedi, pendant qu’une équipe part visiter le TH2, nous préparons l’équipement pour descendre dans un gouffre de la zone UD.

Nous prenons le chemin du plateau. La chaleur s’intensifie. Les vautours fauves suivent les premières ascendances sans bouger une plume en décrivant de larges cercles au dessus de nous. La brume se lève sur les sommets pyrénéens, elle découpe les crêtes en tracés délicats. Je m’arrête pour prendre quelques photos. Je perds mes camarades. Au détour d’une doline, une biche solitaire sort des fourrés. La magie de l’instant opère. Pourquoi aller ailleurs ? J’arrive au dessus de la zone forestière où nous devons nous rendre. Le vert sombre et luisant des hêtres dans la dépression rompt l’harmonie du vert tendre de l’herbe rase du plateau.
J’hésite. Où passer ?
Entrée de la zone UDMes trois camarades m’attendent derrière moi à l’ombre d’une aubépine, je ne les avais pas vu. Nous descendons par une pente prononcée où l’on se prend des gamelles. Pierre nous dirige directement à l’entrée du gouffre. Il connaît la cavité dont il a déjà refait l’équipement et descend le premier pour installer les cordes. Une demi-heure plus tard il prend pied 70m plus bas sur l’éboulis terminal. Nous traînons avec nous le matériel pour entreprendre des escalades. En descendant j’observe une lucarne qui s’ouvre à mi-puits, elle serait accessible par une vire. En regardant de plus près, j’y vois des spits qui ont été plantés. Quelqu’un a déjà fait le boulot mais la topo que nous avons ne renseigne pas ce passage.
En bas sur un bord du puits, l’éboulis en pente livre accès à un méandre d’une dizaine de mètres de longueur. L’aval se pince, un léger courant d’air soufflant passe par une étroiture. L’amont est fermé par une ancienne coulée de calcite qui a laissé une petite ouverture en hauteur, celle-ci aspire. Mais il n’y a pas ou peu d’écho distinct dans les passages.
Quand à la deuxième lucarne située dans le puits, elle débouche dans le méandre à travers les concrétions. Il est inutile de se lancer dans une escalade.
Nous remontons un peu dépités.

Le lendemain matin, nous allons explorer un des gouffres trouvés le jeudi et qui a été descendu par Roger. L’entrée donne sur un très beau et large puits d’une trentaine de mètres qui s’est développé au dépend d’une diaclase. Le fond est de taille respectable, d’une quinzaine de mètres de long sur trois à quatre mètres de large. D’un côté nous trouvons une ouverture et un spit pas tout jeune qui a du permettre de descendre dans l’étroiture qui mène plus bas. Personne n’est tenté par ce passage vertical qui risque d’être délicat à remonter. Le passage est élargi rapidement mais le temps presse et il nous faut retourner dans nos pénates.
Nous reviendrons cet été…