Sortie hivernale février 2015

Jean-Louis Thomaré
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Départ pour le GA56Il y a des journées particulières, cette fois c’est le séjour qui restera gravé dans notre mémoire.

Ce mercredi 11 février à minuit, en arrivant à Ste-Engrâce, Pascal nous apprend la disparition tragique d’un ami spéléo commun. Un « ami de 30 ans » en spéléo, ce n’est pas comme en politique, c’est comme un frère de terre ! La pudeur nous incite à ne pas citer son nom dans cet article, mais ceux qui le connaissent auront reconnu cet infatigable explorateur du massif des Arbailles avec lequel nous avons remonté la corde de la vie depuis les années 80.

La météo peu favorable aux expéditions longues et profondes nous conduit à revoir nos objectifs à la baisse. Nous avions projeté de poursuivre l’exploration du nouveau puits découvert dans La Taupe, mais la neige et les circonstances nous poussent vers une cavité moins engagée, le GA56.
Nous laissons la voiture au Col de Lecharria. Après  deux heures et demie de marche d’approche en raquettes, dans un décor extraordinaire et une halte dans la bergerie du Cayolar Héguillore pour un pique-nique, nous arrivons à l’entrée du GA56.

Entrée LucucilloLa finalité de la sortie est de vérifier s’il existe une jonction entre le fond du méandre actif de la Clepsydre et le P90. Pendant qu’un groupe équipe le puits, l’autre descend au fond du méandre. La jonction entre les deux groupes est faite à la voix au niveau d’un palier du grand puits : les deux parties semblent communiquer par une lucarne invisible. L’eau qui coule dans le P90 ne provient pas du méandre, elle arrive au-dessus et derrière moi, le méandre de la Clepsydre doit nous conduire ailleurs !
Il nous faudra revoir cette jonction car pour l’heure le grand puits est trop arrosé pour équiper la vire d’accès à cette lucarne. Cette escapade nous permet de tester notre nouveau DistoX2 qui devrait nous permettre réduire les durées des séances de topographie et surtout d’améliorer la précision des mesures.
La sortie se fait de nuit et un raccourci en descente nous permet de retourner au col, après quelques gamelles, en une heure et demie seulement.

Un peu de nouveauté la journée suivante : l’AR677, ce gouffre dont l’entrée s’ouvre à environ un kilomètre du col de Lecharria, est bien placé entre la fin connue de La Taupe et la Grotte Arrhex dans la vallée de L’Apoura. Une surprise nous attend : un éboulis qui semble récent a condamné l’entrée. Un méticuleux travail de désobstruction est entrepris et nous permet de rouvrir et d’élargir la tête du puits d’entrée mais la prudence nous incite à attendre que l’éboulis se stabilise avant de d’explorer cette cavité.

Le troisième jour une classique que certains d’entre nous ne connaissent pas encore, le gouffre de Lucucillo, est au programme. Pierre y affine sa technique de prise de vue et d’éclairage avec sa nouvelle caméra fixée sur le casque.

Trois jours avec une atmosphère particulière, heureux d’être sur notre terrain de jeu favori pour assouvir notre passion, mais sonnés par la terrible nouvelle.

Photos ici.