Arbailles février 2021

Olivier B, Pascal
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IH464Samedi : massacre à la tronçonneuse

Couvre-feu oblige, l’arrivée au Cayolar a été prévue en début d’après-midi. Nous nous attaquons sans tarder à la réfection du sentier menant aux zones GA puis IH, sentier impraticable depuis les diverses tempêtes (voir CR Toussaint 2020). Pas de neige mais un vent très violent sur les crêtes qui nous confère une démarche de pantins ivres. Une rafale plus forte que les autres arrache les lunettes du nez de Fabrice, elles s'envolent au dessus d'un arbre et disparaissent dans une doline située 50m plus loin. Nous ne les retrouverons pas malgré des recherches appuyées. Une fois dans la forêt, nous sommes à l’abri mais restons casqués par précaution. Fabrice manie sa tronçonneuse avec une aisance remarquable, et nous autres élaguons petitement à la scie. Le chemin est dégagé jusqu’à la zone IH. Sur le retour, nous croisons Thomas et Valérie venant à notre rencontre. Avisée, Valérie a ramassé une chute de sciage pour faire un dessous de plat. Comme tout le monde est jaloux , Fabrice dégaine la tronçonneuse et débite en rondelles l’un de nos anciens obstacles. Nous repartons tous avec notre dessous de plat.

Dimanche : l’abominable Bidon

Thomas est venu une fois de plus pour en découdre avec ce trou étroit et glaiseux. Il avait commencé à équiper un shunt par le haut du deuxième méandre pour rendre la progression moins pénible. Thibaut et Fabrice l’accompagnent pour topographier ce nouvel itinéraire. Pascal et Olivier, moins téméraires, feront quelques élargissements de confort et sont censés équiper des barres à béton dans le premier méandre en guise de prises de pied pour faciliter son franchissement. De fait, Olivier force au dernier ressaut. C’est décidé : on ré-élargit. La première équipe sort tôt : Thomas doit rentrer chez lui avant le couvre-feu et Fabrice a planifié d’emmener Florian, un ami de son fils Paul, dans les premiers puits de la Taupe pour l’initier. Nous retrouverons Thomas et Valérie le soir au cayolar, ils ont finalement décidé de rester pour diner et partir tôt le lendemain. Cela fait plus de deux heures que Thomas est à l’apéro et il est assez prolixe sur le Bidon. Il regrette que nous ne puissions pas l’accompagner plus loin pour l’exploration, et en parallèle il nous en brosse un portrait repoussant. « Mais après…, c’est abominable ! » Pas sûr que l’on soit motivé pour y aller !

 

Etchar (IL23)

Valérie accompagne Hélène qui se perfectionne à l’équipement. Les filles vont se frotter à l’équipement du P55 de ce gouffre connu et retravaillé par différents clubs, dont le SCSH.

Topo Bidon !Lundi

Comme annoncé, pluie forte et baisse des températures, les campeurs se réveillent le nez collé à la toile de tente, aplatie, écrasée et alourdie par une couche de neige fondue.

La rivière sans étoiles ou les stars de la Verna

Fabrice, Florian, Thibaut et Hélène avaient concocté la veille avec l’aide de Valérie une visite impromptue dans les grandes galeries de la PSM via la Verna. Ils vont progresser dans les grandes galeries jusqu’à la salle Adélie. Au retour, ils ont la surprise de débarquer dans la Verna illuminée (la puissance d'éclairage a été augmentée récemment). Une équipe de cinéaste pilotée par Jef Godart (et non pas Jean-Luc Godard)  filme la salle pour l’anniversaire de l’aménagement de la Verna ; notre équipe de spéléos présente une opportunité de figuration inattendue. On attend avec impatience la publication de la vidéo !
Blasés, Pascal et Olivier restent au cayolar avec Paul pour divers entretiens, préparations et report de la topo du Bidon. Le haut du deuxième méandre est rectiligne alors que sa base est fortement méandriforme. La pluie intense cesse vers 17h, nous partons avec sacs et claie de portage récupérer quelques cargaisons de bois dans la ruine de l’ancienne palombière. A notre retour, le reste de l’équipe est rentrée et Fabrice nous tronçonne une bonne partie de notre récolte de bois.

Mardi : le trous des deux ...

Vue la rincée de la veille, on fera de l’explo de surface aujourd’hui. Une opportunité pour descendre les deux trous trouvés cet hiver en surplomb de la fin actuelle du Bidon. L’IH464 descend de 7m et est bouché. Nous nous attaquons donc à l’IH465 qui est ventilé. Pendant que Pascal perfore en bas pour élargir, Olivier creuse en surface à quelques mètres en aval. Et ce qui devait arriver arriva : Pascal s’enfile dans le méandre étroit et voit la lumière du jour par le passage ouvert par Olivier. Il s’agit d’un méandre de surface comblé par les blocs. Creusé sur plusieurs mètres, nous ne pourrons pas nous y infiltrer. On a fait une belle tranchée, comme à Verdun et on a même failli se prendre un tir d’obus (sans commentaire). Pas de poursuite de travaux prévue. On continue notre prospection plus bas sans réussir à repérer la perte indiquée sur Karsteau. Toute la partie basse de cette zone est exempte de trous. Notre Bidon serait-il hermétique ? Pas sûr, vu le courant d’air à l’entrée mais il est probablement relié à une ouverture située plus bas.

La Charlotte

Pendant que nous creusons, Thibaut et Hélène partent découvrir cette première grosse explo du SCSH sur les Arbailles avec l’idée d’élargir la chatière consécutive au grand puits d’entrée. Peu encouragés par la vétusté des amarrages, ils n’iront pas au bout de cette verticale absolue de 108m.


Ca gêne pour passerMercredi : retour à la surface d’un tas de glaise.

Revenons à nos objectifs, enfin on devrait dire… à nos vœux pieux, à nos envies, à nos buts, à nos finalités, à nos desseins, à notre programme, à nos intentions... nous avons décidé de ne plus utiliser ce mot qui nous rappelle désagréablement nos "objectifs" professionnels. Nous sommes quatre à rejoindre de bon matin notre explo la plus haute en altitude afin de pour poursuivre le déséquipement des Gégènes. La dernière session, l’été dernier, avait connu quelques difficultés, les cordes du fond ayant été remontées uniquement au puits des assiettes. Pascal et Thibaut déséquipent le méandre d’accès au P85, Hélène et Olivier restant en amont du passage du facteur pour récupérer les deux premiers kits. Bon timing, on fait un aller-retour rapide (TPST 7H) et remontons quatre bons kits bien glaiseux ; le trou est déséquipé jusqu‘au puits de l’Arche. Il nous faudra encore au moins deux expéditions de cette ampleur pour déséquiper l’ensemble de la cavité.

Jeudi : « L’hiver sera rude, l’homme blanc fait du bois» (Proverbe indien)

Pascal et Olivier restant seuls, la journée est consacrée à divers travaux au Cayolar. Le matériel remonté est inspecté et décrassé. Le stock de bois est débité pour les réserves d’hiver. Nous débarrassons l’appentis de la montagne d’objets inutiles, cassés ou crasseux. Profitant du soleil retrouvé, nous montons à la fontaine d’Ahusquy pour nous débarbouiller et profiter de la vue imprenable. En poursuivant jusqu’au cayolar Naboleguy, Pascal fait des prélèvements pour vérifier si la roche affleurante fait partie des marnes. De retour à la cabane des expériences de corrosion sont menées en comparaison avec un calcaire urgonien. A défaut d’acide, nous les plongeons dans des verres de vinaigre de cidre qui pétille au contact des échantillons (kir pomme-calcaire !). Finalement les deux témoins se révèlent être du calcaire, l’un étant plus marneux que l’autre.

Vendredi : Bidon-bis

On a laissé (exprès) un perfo au fond, il faut bien y retourner. Peu motivés, on élargira une fois de plus un des nombreux passages étroits, on fixera les premières barres à béton en guise de repose-pied au fond du méandre 2, et on aplanira à la masse les pointes accrocheuses qui nous ruinent nos combis, mais cela reste serré. Pascal ira seul trainer jusqu’au front de taille, ça passe bien mieux par le haut. Merci Thomas !