Un nouvel an sous le soleil
Rembobinage du déroulé de nos sorties : fin décembre nous étions quatre passionnés présents au cayolar pour continuer les explorations sur le massif des Arbailles. Olivier, transformé en ermite montagnard pendant trois jours, aura eu le temps d’empierrer une partie du chemin d’accès à la cabane, débiter du bois de chauffage, prospecter à la recherche de trous que jamais il ne trouva et d’aller continuer l’élargissement du P4 terminal du Bois de Cerf à -140.
Lors d’une première prospection, nous retrouvons une cavité, entrevue en octobre, d’à peine deux mètres de profondeur seulement mais potentiellement bien située au dessus de la partie aval du Bidon. Nous choisissons de nous engager dans la désobstruction de ce trou, sachant qu’elle sera probablement une occupation de longue haleine. Ce qui est formidable avec les copains d'explo c'est que rien ne leur parait infaisable ni insurmontable. En deux séances nous atteignons une profondeur de 3,5m soit en moyenne 15 cm par heure. Aux détracteurs de notre lenteur on avouerait que ce n’est pas notre meilleur score mais que nos méthodes restent artisanales et que nous aimons le travail bien fait.
En revenant de notre zone de recherche nous avons pris l’habitude de démonter des pièces de bois, pour le chauffage, sur l’ancienne et imposante cabane des chasseurs que la nature n’aimait pas. Elle l’a transformée d’un simple coup de vent, en une ruine éventrée et éparpillée sur l’alpage. Depuis deux ans on y trouve pêle-mêle des pieux, des planches, des parpaings, des bouts de ferrailles, de la moquette, des plaques goudronnées, des vitres, etc. Je ne dirai rien de la conscience écologique des chasseurs mais grâce à nous l’épave rapetisse au fur et à mesure de nos prélèvements. Sur quelques planches qui trainent encore des clous dépassent dangereusement. Ce soir là, la pénombre est tombée et le malheureux Jean-Alain ne se doute de rien. Un pas de travers et un clou lui perfore la botte, la chaussette, la peau et pénètre profondément la chair. La blessure sérieuse est toujours douloureuse le lendemain. Plus question de continuer l’aventure avec nous. Dans une association d’idées saugrenues - cabane - planche à clous - fakir, Olivier avec une pointe d'humour et beaucoup d’empathie pour notre ami, baptise définitivement notre nouveau trou : le Fakir.
Une dernière séance de désobstruction et de topographie dans le Bois de Cerf après la descente d’un nouveau petit P5 clôt cette virée arbaillesque du nouvel an.