Ce n’est pas le temps très pluvieux et la marche d’approche de trois quarts d’heure sous les bourrasques qui nous découragent d’enfiler nos bottes pour monter en haut du massif. Le ton est donné : nous ne sommes pas là pour le farniente.
Dès le début de l’après-midi nous équipons le gouffre des Gégènes et celui des Trois Cloches, nos deux objectifs principaux compte tenu des conditions exécrables prévues par Mr Météo qui vont nous empêcher de continuer l’explo dans le GA306.
La précédente désob dans le gouffre des Gégènes a produit les effets attendus, le fond du méandre est bouché par des blocs et du cailloutis. L’équipe de déblaiement se met à l’œuvre. Sur trois jours les travaux d’agrandissement permettent de descendre de trois mètres et d’apercevoir enfin le plancher du méandre. La pluie et la neige fondue semblent alimenter un actif que nous entendons nettement couler sous nos pieds. Une fois de plus le groupe électrogégène (qui est tout neuf !) nous trahit, la corde du lanceur refusant obstinément de se ré-enrouler.
Dans le gouffre des trois cloches nous descendons dans le puits de dix mètres équipé en février par nos amis du SCHV pour aller voir un méandre légèrement ventilé. Après trois amarrages installés pour équiper une vire, il faut se rendre à l’évidence, les trois cloches ne sonneront plus ici, le passage est beaucoup trop étroit et remonte vers la surface. Fin de la sonnerie. Reste la topo à faire.
Entre deux descentes dans les Gégènes, Fabrice découvre un nouveau trou, impénétrable mais soufflant (numéroté GA490 par le chef de base). Le lendemain, c’est transis sous la neige que nous dégageons l’entrée obstruée par de la terre et des blocs. Elle ressemble à s’y méprendre à l’entrée de la Taupe à ses débuts. Assuré par Jean-Louis, Fabrice congelé mais motivé se faufile dans l’étroiture boueuse pour voir ce qui semble être un puits. Malheureusement le passage est trop étroit pour passer. Une désob sera nécessaire.
C’est dans un effort d’intense réflexion collective que nous décidons de nommer ce nouveau trou : la grotte de Mai 2.
Finalement le temps pourri et cette nouvelle panne de gégène n’auront pas réussi à affecter notre moral et notre bonne humeur.