Depuis la fin avril, les sorties se sont succédées à un rythme soutenu au sein du club.
Blaise a commencé la série en participant à un stage de formation-perfectionnement d’une semaine dans les Causses où il a pu visiter six cavités : Aven Noir, de Goussoune, de Dargilan, des Patates et du Valat Nègre.
Puis, début Mai, les opérations sont menées sur deux théâtres différents : les Grands Causses à l’occasion du cinquantenaire de la FFS et du rassemblement annuel et les Pyrénées Atlantiques.
De l’Ascension à la Pentecôte nous sommes onze, venus visiter les cavités classiques équipées à l’occasion du Congrès, écouter les conférences ou voir les films présentés. Michel et Marco auront même le privilège de parcourir la tyrolienne de 2100m à près de 120 km/h. Des fous quoi !
Pendant ce temps dans les Arbailles la sortie régionale réunit une douzaine de personnes pleines d'entrain : les spéléos du SCSH, du GSR et de l’ESO.
Dès notre arrivée, le cayolar est déjà rempli, obligeant certains à planter la tente. Heureusement le temps a décidé de se mettre au beau. C'est à dire, pour les Arbailles, qu'il ne pleut qu'une fois par jour, qu'il ne gèle pas la nuit et que les rafales de vent n'arrachent pas les toiles de tentes. Des objectifs divers obligent à former trois, voir quatre équipes suivants les jours. Il y en aura pour tous les goûts : désobstruction, visites de classiques, techniques légères, prospection.
Dans le GA56, qui va finir devenir une classique... des techniques de désobstruction, nous poursuivons les travaux d'élargissement au fond du méandre de, comment déjà ? Ah oui, de l'Espérance.
Après un nombre de séances incalculables, ça finit par passer. A nous les grands espaces et la méga tyrolienne dans un puits de cinquante mètres de large et les galeries de cinq cents mètres de long. Euh, j'ai du m'endormir.
Donc nous descendons un puits de cinq mètres, en première, si si, dont le fond est constitué d'une petite salle concrétionnée sur un côté, où se trouve un ancien gour percé par des écoulements postérieurs (à la genèse de ce gour, vous suivez oui !) encore actifs actuellement. Assez joli.
Suit un nouveau méandre... étroit, ventilé et sonore (on connaît la rengaine : voir le précédent compte rendu sur les Arbailles).
Le lendemain, avec Pierre nous réactivons le désintégrateur de cohésion rocheuse pour élargir ce nouveau méandre, disons le : agaçant, qui nous empêche de voir ce puits de l'Horloge de cinquante mètres de large. Ah oui, je l'ai déjà dit. Mais aussi pour faire descendre un bloc d'une tonne à peine posé sur une arête rocheuse de quelques centimètres et qui risque de nous tomber sur la tête en descendant le puits. Le cablâge s'averre d'ailleurs complexe vu le nombre de trous mais on arrive à s'en sortir prouvant que l'ordre peut parfois naitre du chaos.
En remontant, je remets un coup de décohésionneur de carbonate de calcium dans une p. d'étroiture où Pierre était resté coincé tête en bas, les bras ballants, sa longe bloquée dans une fissure, m'obligeant à remonter, à passer mon bras dans un autre passage étroit pour l'extraire de ce mauvais pas. Pierre, une petite séance d'étirement, ça ne peut faire que du bien. Mais tu n'étais pas le premier : quelques uns y avaient déjà laissé leur fierté...
Pendant ce temps, une autre équipe se met au régime « light » dans l’Aven de Lucucillo (-127m) et le Gouffre du Yéti (jusqu’à moins 320m), repoussant les limites de l'équipement avec de la corde de 8 mm (même pas peur), de la cordelette Dynema et des minis mousquetons que Jean-Louis n'utiliserait même pas pour tenir son chien en laisse. Faut dire que je ne jouerais pas au tire à la corde avec lui.
Le soir, connaissant la finesse des discours spéléos après trois bières, s'en suit une discussion animée sur les avantages et les inconvénients de cette technique ultra révolutionnaire selon certains, ultra risquée selon d'autres. Tout le monde finit par se mettre d'accord sur la corde de 8,5 mm qui, elle, est de type B contrairement à l'autre qui ne l'est pas. Quand même, 0,5 mm de diamètre en plus, sous terre, ça rassure !
Le Gouffre des Gégènes est ré-équipé jusqu’au méandre glaiseux pour préparer les explorations de l’été. Il reste encore les derniers puits à équiper dans la partie avale du gouffre.
Le dernier jour, las des séances dans le GA56, nous partons nous perdre dans la forêt des Arbailles. Après le pique-nique du midi, une petite séance rapide nous permet d’ouvrir la tête de puits du gouffre de Mai-2 mais une descente de quelques mètres nous fait déchanter rapidement car le fond est, comme très souvent, trop étroit pour passer. Dommage car ce petit gouffre est bien ventilé.
Nous poursuivons notre après-midi en prospectant. Une ancienne émergence sur un joint de strate d’une quinzaine de mètres de longueur est visible au pied d’un petit escarpement. J’hésite à m’y engager, le passage étant un laminoir glaiseux d’une trentaine de centimètres de hauteur sans courant d’air évident. Apparemment personne n’a essayé de s’enfiler là dedans.
Nous repassons devant l’entrée du gouffre Adédézif, exploré il y a quelques temps. Pierre trouve une entrée obstruée. Nous faisons sauter le bouchon. Fabrice descend mais c’est bouché par du remplissage et des cailloux. En plus, il n’y a pas de courant d’air. Je pointe le trou. Un de plus dans la base Karsteau.
La troisième sortie du club se déroule à 25 km des Arbailles, autour de Sainte-Engrâce où Jorge et Sandrine participent à la sortie régionale Canyon organisée par le GSR. Six canyons sont descendus pendant cette semaine. De l’avis des connaisseurs les débits sont supérieurs à ceux observés habituellement. Une excellente prise de contact avec la magnifique région de la Haute-Soule pour les nouveaux venus au canyon.
Bref de l'aventure, de la passion, de l'amitié et du bonheur.