Spéléo-Canyon Saint-Herblain

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Accueil Massif des Arbailles A la recherche de nouveaux réseaux, Arbailles Toussaint 2011

A la recherche de nouveaux réseaux, Arbailles Toussaint 2011

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Dix sept spéléos motivés.

Désobstruction au GA3

Pour une fois, le temps de la Toussaint est propice à de nouvelles excursions dans le gouffre des Angevins (GA306). Deux équipes en profitent pour aller se balader, au sec, dans les grandes galeries amont, jusqu’à la salle Sans-Retour. La troisième descend à - 450 pour poursuivre l’escalade au dessus du Puits de la Vitelloise. Marco, en pleine forme, équipe une dizaine de mètres en artif, arrive sur une partie ébouleuse et entrevoit la suite perchée : une ouverture active dans le plafond de la salle. La poursuite de l’escalade promet d’être sportive...

Les premiers réussissent à rentrer assez tôt au bercail. Nous attendons le dernier groupe qui avait décidé de ne pas bivouaquer dans la salle des Toulouzinzins pour ne pas perdre de temps. A une heure du mat, confiants, nous allons nous coucher, pensant qu’ils finiront bien  par sortir. Seule bonne âme, Jean-Louis les attend, inquiet, se rappelant sans doute une autre sortie qui avait finit par un secours du SSF. Christophe, Philippe et Fabrice rentrent finalement lessivés, à cinq heures du matin au cayolar, regrettant le bivouac. Jean-Louis les accueille, finit les pâtes et le cassoulet avec eux.
Après trois visites, personne n’a réussi a retrouvé l’accu perdu en août quelque part dans les galeries du gouffre. Un de perdu, dix de … ? Mouais.
La jonction entre le gouffre de la Taupe et le GA306 reste toujours d’actualité.


Les découvertes de nouveaux réseaux s’anticipent.

La partie centrale des Arbailles étant un karst forestier (crypto-karst) déjà évolué, les puits et galeries, ouvertes sur l'extérieur par le temps sont souvent bouchées par des dalles, comblées par des éboulis, ou le plus souvent remplies par une épaisse couche d’humus.
C’est dans un petit gouffre (GA472) de cette dernière catégorie que nous avons déjà sorti quelques mètres cubes de terre à environ huit de profondeur. Le sol y est stratifié. D’abord quelques centimètres de feuilles, puis un bon mètre de terreau, ensuite une partie tourbeuse en feuillets. Le fond semble bizarrement beaucoup plus meuble, comme spongieux, peut-être sujet à du soutirage.
Le sol abrite un petit écosystème : myriapodes, insectes, araignées, quelques lombrics géants des Arbailles ainsi que des salamandres piégées qui trouvent refuge entre la paroi du puits et le comblement terreux et qui, au vu des petits, arrivent à s’y reproduire. Ca occupe le remplisseur de seaux qui compte les habitants.
Je me demande si l’acidité depuis longtemps générée par ce remplissage sera suffisante pour digérer une partie de la base caillouteuse du puits ? Je peux rêver…

Un travail de vidange très organisé.
J'arrive au pied du gouffre, sur la terrasse d’humus. Pas besoin de motiver les équipes qui font les trois huit, elles sont déjà à fond. Histoire de m’occuper, je chronomètre le rythme de sortie des seaux. Le record est détenu par le trio Marco, Jean-Louis et Olivier au rythme de 23 secondes le seau de 10 litres. Un coefficient de foisonnement de 30% est appliqué, ramenant le tout à environ 7 litres, soit environ 18 litres à la minute et donc un mètre cube à l’heure. Je vous laisse finir le calcul sachant que la base du puits est à peu circulaire et mesure deux mètres de diamètre.
Taylor n’aurait pas fait mieux.
Bref, le sol à la base du puits ne cesse de baisser. Le contraire n’amuserait pas les destructeurs d’écosystème.

Pendant que les terrassiers scandent le rythme, nous visitons, à cinq, le GA471 situé à l’aplomb de la partie avale du gouffre des Gégènes. Le fond est bouché par un important éboulis qui a aussi comblé le méandre qui s’ouvre à la base de cet unique puits d’entrée de trente mètres. Sympa ce puits. Une timide désobstruction dans l’ouverture du méandre nous permet de descendre d’un mètre cinquante sans réel espoir de passer cette zone de d’éboulis qui semble faire plusieurs mètres d'épaisseur.

Au gouffre des Lumières, les désobstructions et les déblaiements sont plus violents, le méandre ne s’élargit pas pour autant. Il pourrait communiquer avec le GA477 mais rien n’est sûr.
Pendant que je fais des trous dans les cailloux, l’équipe de surface, l’âme fouineuse, découvre encore deux nouveaux gouffres, bien sûr bouchés. La collection d’entrées dans la zone GA s’allonge à tel point qu’on arrive au bout des numéros alloué par le CDS64, il va falloir piquer des numéros aux voisins.

Rééquipement nécessaire.
Le lendemain, nous partons à trois pour aller voir une lucarne dans l’amont du GA477, convaincus qu'elle peut mener à une galerie perchée. Juste avant la salle à manger, assuré par Gilen, j’équipe une petite galerie active montante dont la partie droite s’ouvre sur le puits de la Pêche (P60). Après six ou sept mètres, la partie haute tourne à droite et continue dans un boyau étroit. Les concrétions bouchent le passage. Impossible d'aller plus loin. Je déséquipe en redescendant.
Quelques rampings plus tard, nous arrivons en vue de la lucarne. Pas de chance, je vois l’éclairage d’Olivier de l’autre côté du passage qui communique avec le puits de la Lune. Pas grave. Avec tout le matériel que nous avons traîné jusqu’ici, et pendant que les copains se gèlent en bas des puits, j’en profite pour ré-équiper correctement deux escalades avec des beaux goujons inox et de la corde neuve.

Une nouvelle entrée ?
En reprenant le chemin du retour avec Gilen, je retrouve une petite entrée en grotte dont le toit s’est effondré. Pointage au GPS. Nous pouvons suivre son tracé en surface sur une vingtaine de mètres, marqué par une sorte d’affaissement longitudinal. Je m’aperçois, après vérification, que Philippe du SCHV l’avait déjà répertoriée en 2005. Bis repetita.
De quoi remuer des cailloux à la prochaine sortie dans les Arbailles…

Les photos ici.